Fin août 2015, Siemens investissait dans Materials Solutions Ltd, une entreprise britannique spécialisée dans la fabrication additive métal, via sa filiale Capital Unit Siemens (SVC). Le géant allemand de l’électronique et de l’ingénierie était ainsi devenu l’un des premiers industriels de niveau mondial à produire des pièces en métal avec cette technologie.
Cet investissement dont on ignore le montant, visait à réduire les coûts et délais de production nécessaires à la réparation de brûleurs de turbines (de 44 semaines à 4 seulement). Aujourd’hui Siemens poursuit sa stratégie à travers l’ouverture du premier centre d’impression 3D métal de production de masse, à Finspång en Suède. Un investissement se chiffrant à 21,4 millions €, destiné à faire du prototypage, de la fabrication et de la réparation rapide de composants pour turbines à gaz.
« nous allons raccourcir les délais de réparation de plusieurs mois à quelques semaines »
« Grâce à cet investissement, nous pouvons développer des composants et réparer beaucoup plus rapidement les brûleurs destinés à nos turbines à gaz industrielles SGT-800. En utilisant cette approche novatrice, nous allons raccourcir les délais de réparation de plusieurs mois à quelques semaines. Il s’agit d’une étape importante dans notre capacité à répondre aux besoins de nos clients. » A déclaré Thorbjorn Fors, directeur commercial mondial de la production chez Siemens.
Des opérateurs aux ingénieurs, 20 employés travaillent actuellement dans ce centre de fabrication additive, première usine du genre en Suède. « Ceci est une étape dans un investissement à long terme dans ce domaine, où nous avons pas encore vu toutes les possibilités. », a déclaré Hans Holmström, PDG de Siemens Industrial Turbomachinery.« Grâce à cet investissement, nous construisons les compétences et l’expérience qui peuvent conduire à de nouvelles idées et développements dans le domaine ».
Dans cette usine, Siemens utilise des machines fonctionnant sous la technologie SLM (Selective Laser Melting), procédé d’impression 3D consistant à faire fondre et fusionner couche après couche, une poudre métallique avec un faisceau laser.
Tout récemment, Siemens a également révélé l’utilisation d’imprimantes 3D de bureau par son « Département Automatisation Rail », pour le développement de certaines pièces métalliques…
« La Suède possède une expertise considérable dans ce domaine »
La présence en Suède de ce nouveau centre d’impression 3D métal, souligne encore un peu plus l’expertise du pays dans ce domaine. Outre son fleuron Arcam, fabricant sudéois mondialement reconnu pour sa technologie de fabrication additive (EBM), trois institutions nationales se sont réunies il y a quelques jours pour la création d’un pôle national pour l’impression 3D métal.
Les trois parties que sont la Göteborg Chalmers University of Technology, la Trollhättan-based University College West et le groupe de recherche Swerea, se sont retrouvées autour d’un concensus général selon lequel l’impression 3D pourrait aider à réduire la consommation globale de matières dans l’industrie en optimisant les structures géométriques de ses composants métalliques. Une manière d’économiser les ressources et donc d’apporter une contribution positive à l’environnement.
« La Suède possède une expertise considérable dans ce domaine et nous devrions exploiter, l’améliorer et poursuivre son développement. », a déclaré Staffan Söderberg, CEO de Swerea KIMAB, filiale de recherche et développement matériaux du groupe Swerea. « Nous voulons unir leurs forces pour renforcer la compétitivité de l’industrie suédoise. Nous avons les compétences et l’expérience pour y contribuer… Notre objectif est de mettre l’industrie suédoise dans une position de leader mondial. ».