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Stratrasys intente une action en contrefaçon contre Bambu Lab

Système Fortus 450 MC de Stratasys

Système Fortus 450 MC de Stratasys (crédits photo : Stratasys)

Comme toute industrie, la fabrication additive n’échappe pas aux conflits juridiques liés à la propriété intellectuelle. Illustrant les enjeux de ses acteurs pour maintenir leur position sur un marché de plus en plus tendu, on apprend qu’une action en justice vient d’être intentée par le géant américain Stratasys à l’encontre de son homologue chinois Bambu Lab.

Selon un document publié le 8 août dernier par le tribunal de district des États-Unis pour le district oriental de la division Marshall du Texas, Stratasys exige un procès devant jury pour déterminer si Bambu Lab a violé certains de ses brevets.

Ciblant plusieurs entités liées à la marque Bambu Lab parmi lesquelles figurent Shenzhen Tuozhu Technology Co., Ltd., Shanghai Lunkuo Technology Co., Ltd., Bambulab Limited, ainsi que d’autres sociétés comme Beijing Tiertime Technology Co., Ltd. et Beijing Yinhua Laser Prototypage Rapide et Mold Technology Co., Ltd, la plainte stipule que la société aurait directement et indirectement violé plusieurs brevets de Stratasys.

Pour remettre les choses dans leur contexte, rappelons que ce litige oppose deux acteurs importants de la fabrication additive. D’un côté l’américain Stratasys, un pionnier du procédé FDM (dépôt de filament fondu) et géant de l’impression 3D industrielle, et de l’autre Bambu Lab qui s’est rapidement fait un nom sur le segment des imprimantes 3D FFF de bureau depuis son arrivée sur le marché en 2021.

La raison de son succès tient dans ses imprimantes 3D alliant des prix très abordables (moins de 300 €) à des performances et fonctionnalités avancées. C’est ainsi que la société a réussi à rendre
l’impression 3D plus accessible à une large gamme d’utilisateurs, des amateurs aux professionnels.

« Nous répondrons activement à cette affaire conformément aux procédures juridiques appropriées pour protéger nos droits et intérêts légitimes »

imprimante 3D Bambu Lab

Imprimante 3D Bambu Lab X1-Carbon (crédits photo : Bambu Lab)

L’allégation de Stratasys porte plus exactement sur les imprimantes Bambu Lab X1C, X1E, P1S, P1P, A1 et A1 Mini, lesquelles enfreindraient certains de ses brevets américains dont le n° 9 421 713 couvrant les méthodes de fabrication additive utilisant des tours de purge, le n° 9 592 660 relatif aux plates-formes de construction chauffées, et le n°7 555 357 détaillant les systèmes de dépôt en couches par extrusion.

Stratasys considère que l’infraction présumée a causé un dommage considérable, tant en termes de perte de revenus que de détérioration de sa position sur le marché. La société ajoute que les défendeurs étaient informés des brevets en date du 5 août 2024, mais ont malgré tout continué leurs activités de contrefaçon.

La réponse de Bambu Lab ne s’est pas fait attendre. Dans un communique publié ce 10 août le fabricant chinois a donné sa version des faits : « Nous avons pris note des informations pertinentes. Pour l’instant, nous n’avons reçu aucun document officiel du tribunal, mais nous suivons de près la situation. Nous répondrons activement à cette affaire conformément aux procédures juridiques appropriées pour protéger nos droits et intérêts légitimes. Bambu Lab a toujours défendu et défendu les principes de respect et de protection de la propriété intellectuelle. Grâce à une recherche continue et à l’innovation technologique, nous nous efforçons d’offrir à nos utilisateurs la meilleure expérience d’impression 3D possible. Nous encourageons également nos pairs du secteur à stimuler le développement du secteur grâce à une véritable innovation technologique. »

Stratasys sollicite diverses formes de réparation, notamment une déclaration affirmant que les défendeurs ont violé les brevets en question, des dommages-intérêts pour contrefaçon, ainsi qu’une injonction permanente interdisant toute nouvelle infraction aux brevets de Stratasys. Enfin, la société demande le remboursement des frais d’avocat et d’autres coûts associés.

Cette nouvelle affaire n’est pas sans rappeler le litige qui avait opposé 3D Systems et Formlabs en 2012. Le pionnier de l’impression 3D résine avait intenté une action contre son compatriote pour violation de plusieurs brevets de sa technologie SLA. Le différend s’était finalement conclu deux ans plus tard avec l’accord de Formlabs pour verser à 3D Systems une redevance de 8,0 % des ventes nettes de ses produits sur une période définie.

Alexandre Moussion