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Des traceurs invisibles dans les impressions 3D pour lutter contre la contrefaçon

Si comme le prédisent de nombreux économistes et cabinets spécialisés, l’impression 3D continue de se développer au rythme actuel, il est fort à parier que dans les années à venir on voit apparaitre de plus en plus de contrefaçons. Forte de cette problématique, une société américaine du nom Quantum Materials a mené des recherches pour essayer de trouver une parade. En collaboration avec le laboratoire de recherche en fabrication additive de l’université de Virginia Tech (DREAM), l’entreprise a développé une technologie s’appuyant sur des Quantum Dots mis au point par le MIT.

Derrière ce nom un peu barbare se cache des nanocristaux de quelques centaines de microns seulement à qui l’on peut donner une forme et une couleur spécifique. Leur autre particularité est d’être semi-conducteurs, ce qui leur permet de réagir à la lumière ultraviolette en émettant une couleur donnée en fonction de leur taille.

L’idée de Quantum Material consiste à utiliser ces nanomatériaux comme marqueurs luminescents pour tracer et identifier les produits que l’on souhaite protéger. Il suffirait pour se faire de les intégrer au matériau utilisé lors de l’impression pour créer une signature unique propre à l’objet. Une sorte de code barre permanent en quelque sorte, à la fois invisible et indélébile…

« des boîtes quantiques dans des objets en cours d’impression 3D afin de produire une signature unique »

« L’objectif est de développer des capacités pour intégrer des boîtes quantiques dans des objets en cours d’impression 3D afin de produire une signature unique, clonable physiquement et connue uniquement du fabricant de l’objet. » Explique Quantum Materials dans un communiqué. « Cette nouvelle méthode de sécurité des boîtes quantiques contribuera à garantir l’identité positive de tout objet particulier grâce à une grande variété de méthodes d’application et de détection. »

Si pour le moment Quantum Materials n’est pas en mesure de produire de Quantum Dots en grande quantité, elle devrait pouvoir quadrupler sa production dès l’année prochaine. L’entreprise pense qu’avec cette techniques certains secteurs d’activité telle que l’industrie du médicament ou de l’automobile particulièrement visés par la contrefaçon, pourrait être incités à se tourner davantage vers l’impression 3D. « Les nouvelles utilisations des nanomatériaux incorporés couvrent un large éventail d’industries en pleine croissance, telles que le cryptage, l’échange de clé sécurisé, la protection du matériel contre la falsification et d’autres besoins d’identification sécurisée. » A déclaré l’entreprise.

Un gros point d’interrogation subsiste néanmoins sur le coût du procédé et sur la quantité de Quantum Dots nécessaire pour un marquage. Sur le marché, le prix moyen des nanocristaux avoisine les 2000 $ le gramme.

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*ensemble des crédits photo : Quantum Materials

Alexandre Moussion