
Les Etats-Unis et l’Europe représentent la majorité des FBI en impression 3D (crédits : OEB)
Le nombre de brevets déposés par un pays est une donnée riche en enseignements. Non seulement il reflète son activité d’innovation et sa recherche et développement, mais il est aussi un indicateur de l’évolution et l’essor d’une technologie. Les rapports consacrés à ce sujet constituent donc une source d’information précieuse.
En ce qui concerne le marché de l’impression 3D, l’Office européen des brevets (OEB) vient de publier un nouveau rapport qui vient conforter les prévisions positives entourant cette technologie. L’organisation rapporte en effet que le nombre de brevets liés à la fabrication additive déposés durant cette décennie, a été 8 fois plus important que les autres technologies. Au total, le nombre de demandes de brevets sur le marché international a augmenté à un taux annuel moyen de 26,3 % entre 2013 et 2020.
L’autre bonne nouvelle qui nous ravis, est que la France, déjà bien classée en termes de revenus générés par l’impression 3D, progresse dans la hiérarchie des pays les plus demandeurs de brevets. Troisième derrière la Grande Bretagne en 2018, l’hexagone monte désormais sur la deuxième marche du podium européen. Avec des contributions notables dans l’aérospatial et l’aéronautique, l’énergie, la construction et les chemins de fer, notre pays a enregistré 480 familles de brevets internationales (FBI), soit 12 % de la part européenne. À titre de comparaison, la Grande Bretagne continue de stagner autour des 280 depuis 5 ans. Profitons de cette occasion pour rappeler une fois de plus qu’au niveau mondial, c’est en France qu’a été déposé le tout premier brevet d’impression 3D.
Loin devant avec ses 41 % des demandes, l’Allemagne conserve son statut de numéro 1 européen. Sur l’échiquier mondial, le vieux continent représente quant à lui une part à 33 %. Comme attendu, la palme revient bien sûr aux Etats-Unis avec 40 % des FBI entre 2001 et 2020. « L’Europe a obtenu quatre des dix premières places pour les institutions de recherche en matière d’innovation dans le domaine de la fabrication additive. » précise António Campinos, président de l’OEB. « En se hissant à la 2e place du podium européen, la France a pu illustrer son dynamisme en matière d’impression 3D, portée par des instituts de recherche publiques et d’entreprises à la pointe de la technologie. »
« Pendant la pandémie, l’impression 3D a joué un rôle central dans le passage à la production locale, réduisant ainsi la dépendance vis-à-vis des chaînes d’approvisionnement internationales »

Evolution du nombre de brevets liés à l’impression 3D de 2001 à 2020 (crédits : OEB)
La France doit en effet ses bons résultats à une seule et même entreprise : le groupe Safran. Le motoriste français dont on sait qu’il investit massivement dans la fabrication additive (en témoigne son campus dédié du côté de Bordeaux), représente à lui seul 338 FBI.
De leur côté, les Etats-Unis sont largement soutenus par General Electric. Avec 1793 FBI, le géant industriel américain est le champion mondial, suivi de Raytheon Technologies (1441) et HP (1332). Les universités et les organismes de recherche publics (OPR) contribuent également de manière significative à l’innovation en matière d’impression 3D. Environ 12 % des FBI pour l’impression 3D ont été déposés par des universités ou des PRO, soit près du double de leur part habituelle (7 %).
« Parmi les dix meilleures universités, PRO ou hôpitaux, cinq sont situées aux États-Unis. Mais le leader incontesté est la Fraunhofer Gesellschaft en Allemagne, avec 221 FBI. » précise l’OEB. « L’ITRI taïwanais est la seule organisation asiatique à figurer dans le top 10, qui comprend également deux instituts de recherche français (CNRS et CEA) et le néerlandais TNO. »
Sans grande surprise, avec environ un cinquième de tous les FBI publiés entre 2001 et 2020, le secteur de la santé représente une part importante des demandes. Chacun a pu en effet contester ces dernières années le nombre grandissant d’applications entourant ce segment de l’impression 3D. Cela concerne un grand nombre de dispositifs médicaux personnalisés, comme les prothèses, les implants, les modèles anatomiques, mais aussi les tissus biologiques. L’OEB ajoute qu’un FBI sur trois associé au développement de biomatériaux, et qu’un FBI sur deux lié à l’impression 3D d’organes et de tissus artificiels, proviennent d’une université ou d’une PRO.
« Le marché de la fabrication additive a connu une forte croissance, les revenus de l’industrie ayant triplé, passant de 6 milliards de dollars en 2016 à 18 milliards de dollars (16,17 milliards d’euros) en 2022, selon les estimations de Wohlers Associates. » précise l’OEB avant de conclure : « Pendant la pandémie, l’impression 3D a joué un rôle central dans le passage à la production locale, réduisant ainsi la dépendance vis-à-vis des chaînes d’approvisionnement internationales. Les projections suggèrent que le marché pourrait dépasser 50 milliards de dollars d’ici 2028. »

Classement mondial des sociétés ayant demandé le plus de brevets entre 2001 et 2020 (crédits : OEB)
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