L’impression 3D n’a pas fini de faire parler d’elle dans le domaine du handicap. Des athlètes paralympiques au grand public, la fabrication additive permet de créer des dispositifs qui peuvent considérablement améliorer les performances et optimiser le confort et/ou la guérison des personnes concernées.
Dans le domaine du handicap visuel, l’impression 3D peut se révéler particulièrement efficace, qui plus est pour des coûts absolument dérisoires et être facilement applicable sur le plan de la conception. Ces dernières années, diverses initiatives ont émergé pour venir en aide aux personnes malvoyantes, que ce soit en reproduisant des sculptures de musée, en créant divers aides en braille, mais aussi et surtout des cartes tactiles imprimées en 3D. En reproduisant des lieux, des itinéraires ou des bâtiments en relief, ces plans facilitent grandement l’orientation des déficients visuels.
La dernière solution que je souhaitais vous faire découvrir se nomme Touch Mapper, une application web qui permet de modéliser gratuitement des cartes tactiles personnalisées pour l’impression 3D. Très simple à utiliser, cet outil développé par un certain Samuli Pahaoja, permet à tout utilisateur d’entrer une adresse sur le site Web, puis d’imprimer une carte 3D ou de télécharger un fichier imprimable. En outre, l’application permet d’ajouter facilement des informations géographiques supplémentaires aux cartes via une interface intuitive, offrant ainsi une personnalisation aisée.
Les utilisateurs peuvent en effet personnaliser leurs cartes en ajoutant des marqueurs, des chemins, des couleurs, et des formes, tout en ayant la possibilité de partager leurs créations avec d’autres. Touch Mapper ne se limite pas à l’impression de cartes, il peut aussi être utilisé pour visualiser et analyser des données géographiques.
« J’ai créé Touch Mapper après avoir découvert les défis auxquels sont confrontées les personnes aveugles ou malvoyantes lorsqu’elles voyagent de manière indépendante, et après avoir réalisé comment l’impression 3D combinée à des données cartographiques disponibles gratuitement peut aider. » explique Samuli Pahaoja.
Touch Mapper utilise les données OpenStreetMap. Bien qu’il s’agisse généralement d’une excellente source, la précision des cartes ne peut être garantie. « Le problème le plus courant est l’absence de bâtiments. Si des éléments importants manquent, vous pouvez les ajouter librement à OpenStreetMap. » précise Samuli Pahaoja.
Côté équipement, une simple imprimante 3D de bureau FFF (dépôt de filament) peut faire l’affaire. Touch Mapper recommande une épaisseur de couche comprise entre 0,25 mm et 0,3 mm pour une impression optimale. Pour une carte de 17 cm, le temps d’impression est estimé entre 3 et 4 heures. Samuli Pahaoja conseille de faire attention aux rues, car leur faible largeur peut engendrer des difficultés lors de l’impression, nécessitant ainsi un ajustement minutieux pour une représentation fidèle.
« Deux couches supérieures et une coque horizontale suffisent. » précise ce dernier. « Vous souhaiterez peut-être imprimer la couche supérieure assez lentement pour obtenir des surfaces lisses. Si vous utilisez le slicer Simplify3D, vous devrez invoquer « Separate Connected Surfaces » pour obtenir une impression correcte. »
A noter que Touch Mapper peut être utilisée à des fins commerciales, telles que l’impression et la vente des cartes. Son auteur vous demande seulement d’indiquer clairement à vos clients que les cartes proviennent de www.touch-mapper.org. Les modèles peuvent également être utilisés pour imprimer du papier gaufré ou embossé.