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Un bébé sauvé grâce à l’impression 3D

L’impression 3D s’est récemment illustrée dan le domaine de la chirurgie cardiaque pédiatrique. Il y a quelques jours, les responsables du Kosair Children’s Hospital de Louisville aux États-Unis ont annoncé avoir utilisé l’impression 3D pour reproduire le cœur d’un bébé. Né avec un trou dans le cœur et dans l’aorte avec des artères pulmonaires mal alignées, Roland Lian Cung Bawi, un nourrisson de 14 mois, nécessitait une opération en urgence. Une chirurgie cardiaque particulièrement risquée, le cœur étant à cet âge très petit et pas encore mature. Même en analysant celui-ci avec des techniques telles que la tomodensitométrie ou l’imagerie par résonance magnétique les résultats n’ont jamais été satisfaisants.

« Une fois que j’ai eu le modèle entre les mains, je savais exactement ce que je devais faire… »

Philip Dydynski, chef de la radiologie de l’Hôpital Kosair, avait par chance visité quelques mois plus tôt l’Université de Louisville propriétaire de plusieurs imprimantes 3D. Grâce à l’une d’entre elles (une Makerbot Replicator 2), ce dernier est parvenu à imprimer une réplique du coeur (1,5 fois plus grand que l’original) afin de bien visualiser ses particularités et s’entraîner avant l’opération. L’impression de la pièce dura 20 heures au total pour un coût global d’environ 600 $.

Grâce à cette réplique extrêmement fidèle à l’original, le docteur Erle Austin en charge de l’opération, savait ainsi précisément et exactement ce qu’il fallait faire en terme de chirurgie. « Une fois que j’ai eu le modèle entre les mains, je savais exactement ce que je devais faire et comment je devais le faire, c’était un gros avantage. » Déclarait le Dr Austin. « Certaines personnes pensent quand vous faites la chirurgie cardiaque, vous pouvez tout voir. Eh bien, pour tout voir, vous devez couper à travers des structures vitales…» Grâce au modèle le Dr Austin a pu ainsi diminuer le nombre d’incisions et la durée opératoire.

« Cette capacité à reproduire n’importe quelle partie de notre corps à plus grande échelle, très rapidement et à un prix raisonnable pourrait permettre de diminuer la chirurgie exploratoire et le temps qu’il faut pour opérer une fois que le problème a été localisé. Grâce à l’impression 3D nous pourrions faire davantage de chirurgies laparoscopique (chirurgie moins invasive) et diminuer les laparotomies (ouverture de l’abdomen)  qui mettent beaucoup plus de temps à guérir. Si grâce à ça ont peut réduire ces procédures invasives, cela aiderait à réduire encore d’avantage le coût de l’impression 3D. »

Selon une étude menée par une équipe de l’Université du Michigan, les malformations cardiaques congénitales seraient les pathologies les plus courantes à la naissance, affectant près de 1% d’entres elles. Roland est quant à lui sorti de l’hôpital seulement 4 jours après son opération, il y est retourné une semaine plus tard pour des examens et le pronostic était bon.

Alexandre Moussion