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Des chercheurs utilisent l’impression 3D pour réduire le coût des tables d’opération

On ne compte plus le nombre d’initiatives et de cas d’usages de la fabrication additive dans le secteur de la santé. De la médecine humaine à la médecine animale, qu’il s’agisse d’orthopédie, de dentisterie ou de traumatologie, de nombreuses spécialités profitent déjà des bénéfices apportés par cette technologie. Si l’impression 3D est loin d’être un outil pleinement intégré par les professionnels de santé, du fait notamment de la réglementation stricte de ce secteur et d’un manque de formation, nombre de praticiens ont compris ce que cette technologie pouvait leur apporter en termes de liberté de conception, de réactivité, et de réduction de coûts.

Aux Etats-Unis, des scientifiques nord-américains des universités du Michigan et de Western Ontario, ont chercher à tirer parti de ces avantages en imprimant une table d’opération en 3D. Si au premier abord, l’initiative peut surprendre un peu, il faut savoir que ce type d’équipement médical coûte excessivement cher. Rien que pour une seule table, un hôpital peut dépenser la somme exhorbitante de 50 000 $, voir même beaucoup plus.

Dans le cas présent, en utilisant l’impression 3D, les chercheurs sont parvenus à fabriquer une table pour seulement 4 000 $. Un résultat prometteur dont les protagonistes espèrent qu’il puisse un jour profiter à des zones en pénurie d’équipement médicaux.  « La technologie médicale est absurdement chère. » s’insurge Joshua Pearce, l’un des chercheurs. « Une façon de contribuer à réduire les coûts est de permettre à tous les fabricants de construire ces appareils, de les vendre directement et d’intégrer certaines des innovations, comme l’utilisation des pièces imprimées en 3D. »

« Je suis sûr que tout ingénieur digne de ce nom pourrait l’examiner et l’améliorer un peu… »

Modèle 3D de la table d'opération

Modèle 3D de la table d’opération (Crédits photo : Western University)

La table d'opération imprimée en 3D

La table d’opération imprimée en 3D (Crédits photo : Western University)

Bien qu’on ne sache pas précisément quelle machine a été employée, l’équipe de chercheurs confie avoir utilisé une imprimante 3D de bureau. Au regard des dimensions, bien évidemment cela signifie que la table a été imprimée en plusieurs fois. Seule une dizaine de jours aurait été nécessaire pour la fabriquer. D’une hauteur ajustable de 90 cm à 1m16, le lit serait même capable de pivoter et de s’incliner.

Les dimensions des composants imprimés et leur aspect, laissent à penser qu’il s’agit d’une imprimante 3D de type FFF (dépôt de filament fondu) qui est derrière cela. Aussi, précisions qu’il ne s’agit que d’un prototype. Il est donc possible qu’un autre couple procédé/matériau soient préférés pour la version finale.

En effet, comme chacun sait, une salle d’opération répond à des règles extrêmement strictes d’hygiène. Hors, les procédés FFF se caractérisent par la présence de stries, ce qui peut poser problème en termes d’asepsie, puisque favorisant le développement des bactéries. Des produits de revêtement peuvent néanmoins être appliqués pour obtenir une surface bien lisse et étanche.

L’utilisation de matériaux de qualité médical est également possible. Il existe aujourd’hui sur le marché plusieurs filaments dotés de propriétés virucides ou bactéricides. « Il ne s’agit en aucun cas de la table d’opération finale. » Confirme Joshua Pearce avant de conclure. « Je suis sûr que tout ingénieur digne de ce nom pourrait l’examiner et l’améliorer un peu, et c’est exactement ce qu’elle est censée faire : servir de point de départ à d’autres personnes. »

Alexandre Moussion