Des vélos électriques jusqu’aux motos de course, le secteur des deux roues sait magnifiquement exploiter les avantages de la fabrication additive. Une tendance à la hausse que l’on observe principalement sur le segment du loisir haut de gamme/luxe, et du sport de haut niveau. Par sa liberté de conception, l’impression 3D permet à ses acteurs de répondre aux besoins de personnalisation et de performance de leurs clients, tout en rationalisant leur processus de travail.
L’un des exemples à suivre est Angelelli Automobili, une start-up italienne de conception et d’ingénierie, qui depuis quelques années s’est faite de cette technologie un allier de poids (ou plutôt d’allègement ;) ) pour ses voitures et motos de luxe.
À l’occasion du salon de la moto EICMA 2024, la jeune pousse a présenté une cadre unique imprimé dans un alliage titane/aluminium pour la Ducati Panigale V4. Issu d’un design imaginé en 2020 par Davide Angelelli, le fondateur de l’entreprise, sa structure innovante doit ses formes très complexes au logiciel propriétaire de la start-up appelé Alien Mesh Design.
Comme vous l’aurez sans doute deviné, cet outil s’appuie sur des algorithmes de conception générative et d’optimisation topologique, pour créer des structures organiques en treillis ou en « mesh », à la fois plus légères et résistantes. L’entreprise italienne exploite cette capacité pour toutes sortes d’applications spécifiques, qu’il s’agisse de véhicules de luxe, des séries limitées et d’autres projets requérant des designs uniques.
« Cette avancée révolutionnaire représente le sommet de nos capacités de fabrication additive, incarnées par la prochaine R-GP1 »
Chaque composant du cadre de la Ducati Panigale V4 a été conçu pour être monobloc et sans assemblage, supprimant ainsi les points de faiblesse que représentent les soudures, joints et vis, ainsi que les contraintes de fabrication liées à l’utilisation de techniques plus traditionnelles tels que les moules ou l’usinage CNC.
Si l’entreprise reste discrète sur le procédé additif employé, il très probable que son prestataire, une entreprise italienne appelée WEAREAM, basée à Brescia, se soit appuyée sur un système à fusion laser à lit de poudre.
« Cette avancée révolutionnaire représente le sommet de nos capacités de fabrication additive, incarnées par la prochaine R-GP1 – une superbike qui combine un design de pointe avec une ingénierie pionnière, prête à établir de nouvelles normes dans les secteurs de l’automobile et de la moto » a déclaré Davide Angelelli dans un post LinkedIn.
Peu de temps après la présentation de son cadre de moto imprimé en 3D, Angelelli Automobili a publié de nouvelles mise à jour concernant l’utilisation de l’impression 3D pour la Ducati Panigale V4. D’autres éléments, notamment des jantes, des pédales et des freins, ont été fabriqués de manière additive (voir photo ci-dessous).
Bien entendu, comme évoqué plus haut, la solution développée par la start-up italienne ne se limite pas aux motos, on la retrouve également dans les châssis (imprimés en titane) de ses hypercars, dont l’hybride Superperformante D-ONE Racing (D-1R), l’Hybrid Hypercar D-ONE (voir l’autre photo ci-dessous), et le projet EffeQuaranta.