Si la bijouterie emploie plus rarement l’impression 3D de façon directe, elle y recourt largement et depuis longtemps pour faire du prototypage et réaliser des moules à cire perdue. Généralement préférés pour leur état de surface et leur grande finesse de détails, les procédés résine (SLA et DLP) permettent des résultats d’une grande précision. C’est que nous a récemment démontré Imaginarium, un service d’impression 3D basé en Inde, qui a participé à la réalisation d’une bague spectaculaire de 7 801 diamants ! Commencé en septembre 2018, ce travail d’orfèvre baptisé « The Divine – 7801 Brahma Vajra Kamalam », est désormais inscrit au livre Guinness comme la bague sertie avec le plus nombre de diamants au monde.
Utilisé depuis longtemps déjà par les joailliers, la technique du moulage perdue consiste à imprimer le modèle du bijou avec de la cire. Un matériau réfractaire est ensuite ajouté autour de ce modèle pour obtenir un moule. La cire se trouvant à l’intérieur du moule est ensuite fondue, créant alors un espace vide qui est rempli de métal fondu. La dernière étape enfin, consiste simplement à casser ce moule pour obtenir l’objet final.
Dans un secteur comme celui de la joaillerie où l’unicité prime, l’impression 3D ne manque pas d’avantages, que ce soit aussi bien en terme de personnalisation et de liberté de design. Aux formes plus complexes s’ajoute aussi une plus grande réactivité, sans oublier des économies significatives grâce à des délais de conception améliorés. Preuve en est le témoignage d’EAC, une entreprise française spécialisée dans les ornements et les pièces métalliques de luxe, qui confiait dans une interview à Primante3D, gagner beaucoup de temps de prototypage grâce à l’impression 3D, soit une réduction des délais de conception d’environ 50 %.
« Nous avons reçu les pièces coulées très rapidement et Imaginarium nous a même aidés à déterminer le nombre de diamants »
Bague conçue en 7 sections différentes. Crédits photo : Kotti Srikanth
C’est probablement tout cela qui a convaincu Kotti Srikanth, gérant du Diamond Store by Chandubhai, de faire appel au service d’impression 3D Imaginarium. Pour créer une bague avec plus grand nombre de diamants possible, celui-ci explique comment son équipe de conception a utilisé la conception assistée par ordinateur (CAO) pour déterminer le nombre de diamants dont elle avait besoin pour créer la bague qu’elle avait en tête. Après plusieurs itérations, les concepteurs expliquent avoir finalement opté pour une forme de fleur, plus exactement une camélia de l’Himalaya, choisie pour son équilibre parfait entre formes traditionnelles et plus modernes. L’entreprise indique que l’anneau a été divisé en sept sections différentes, d’un côté l’anneau et de l’autre les six pétales. Pour empiler ces dernières les une sur les autres, il a fallu que chacune soit de taille différentes.
C’est l’équipe d’Imaginarium qui a pris ensuite le relais pour réaliser le moule de la bague. On apprend que celui-ci a été imprimé à l’aide d’une machine de Rapidshape, puis coulé avec de l’or. « Imaginarium a pu fabriquer les pétales et la bague dans la forme que nous avions imaginée en utilisant des matériaux de haute qualité. » Se félicite Kotti Srikanth. « Nous avons reçu les pièces coulées très rapidement et Imaginarium nous a même aidés à déterminer le nombre de diamants une fois que nous les avions sertis dans la bague. »
Malheureusement, le record de The Divine n’aura pas mis longtemps à tomber. En novembre dernier, Renani Jewels, une autre joaillerie indienne, est repassée devant avec 12638 diamants. Si l’on ignore encore comment sa bague a été fabriquée, il est fort à parier que l’impression 3D soit également intervenue dans sa conception.
