L’impression 3D ne se contente plus d’habiller les pieds des sportifs. Sa capacité de rebond s’exprime désormais jusque dans leurs mains. Adoptée ces dernières années par de nombreux équipementiers pour optimiser les semelles de leurs chaussures de course, cette technologie est en passe de révolutionner la conception d’un large éventail d’équipements sportifs. Il y a quelques jours, un nouveau cap a été franchi sur les parquets du All Star Game 2023.
Lors de sa dernière édition qui avait lieu du 17 au 19 février, Wilson Sporting Goods, qui est l’entreprise en charge de la fabrication du ballon officiel de la ligue National Basketball Association (NBA), a dévoilé le premier prototype de ballon de basket imprimé en 3D. Le joueur des Houston Rockets, KJ Martin, a fait la démonstration de ses capacités lors du premier tour du concours de dunk.
Baptisé « Airless », ce ballon du futur, détonne, c’est le moins que l’on puisse dire, totalement par rapport à ses homologues classiques en cuir. Comme son nom l’indique, ce ballon « sans air », ou plutôt qui n’a pas besoin d’être gonflé, s’affranchit des structures habituelles pleines des modèles traditionnels en les remplaçant par des centaines de trous hexagonaux.
Une approche qui n’est pas sans rappeler ce concept de pneu innovant imaginé par Michelin. En 2017, le géant français avait créé l’étonnement en dévoilant Vision, un pneu de voiture increvable qui pouvait rouler sans air grâce à une structure alvéolaire imprimée en 3D. Une conception qui permettait d’obtenir une solidité graduelle au fur et à mesure qu’on se rapprochait de son centre.
« Le basket-ball étant un sport « à faible équipement », changer l’élément le plus critique, à savoir le ballon n’est pas une mince affaire »
L’équipe design de Wilson Sporting Goods semble avoir adopté une approche similaire pour concevoir la structure lattice de Airless. Sur ce point, on apprend que ces derniers ont collaboré avec General Lattice, un développeur de logiciel qui a fourni des services de conception numérique. Le prototype imprimé se distingue par sa structure noire en treillis qui permet de laisser passer l’air librement. Les concepteurs lui ont également ajouté huit fausses coutures, de sorte que son apparence ne s’éloigne pas trop des ballons traditionnels que nous connaissons.
Quant à la partie impression, l’entreprise a opté pour la technologie de l’allemand EOS, fabricant leader dans les imprimantes 3D industrielles. Le ballon a donc été imprimé sur l’un de ses systèmes SLS (frittage de poudre), puis post-traité par Dye Mansion qui s’est chargé d’apporter ses solutions de couleur et de finition. « DyeMansion a ajouté la touche finale pour créer la surface finie lisse et l’extérieur coloré en utilisant leur technologie VaporFuse Surfacing et DeepDye Coloring. » explique EOS. « Le basket-ball étant un sport « à faible équipement », changer l’élément le plus critique, à savoir le ballon n’est pas une mince affaire », ajoute Lester Hitch, consultant en applications chez DyeMansion North America.
Bien qu’il ne s’agisse que d’un prototype, aussi étonnant que cela puisse être, ce ballon imprimé en 3D répond presque aux spécifications de performance d’un ballon de basket réglementaire, y compris son poids, sa taille et son rebond. Pour autant, si « Airless » présente la volonté commune d’innovation entre Wilson et la NBA, les deux partenaires précisent que pour l’heure modification ne sera apportée au ballon de jeu officiel Wilson NBA. Celui-ci continuera d’être fabriqué selon les techniques traditionnelles, avec une chambre à air et huit panneaux de cuir.
« C’est la première fois que je participe aux festivités NBA All-Star, et le faire avec Wilson, d’une manière aussi mémorable sur une grande scène ici dans l’Utah, est vraiment spécial », a déclaré KJ Martin. « Le jeu continue d’évoluer avec chaque génération de joueurs, et avoir un partenaire de marque continue de repousser les limites grâce à l’innovation est si important pour l’avenir du basket-ball. »