Fut un temps strictement réservée aux industriels, la technologie SLS plus communément appelée frittage laser, et dont DTM Corporation détenait les brevets depuis 1986, a fini par tomber dans le domaine public en 2014. Une aubaine dont se sont rapidement saisis de nouveaux entrants en proposant des équipements à la fois plus abordables et plus compacts. En effet, rappelons que pendant longtemps le SLS a été synonyme de très grosses machines que leurs fabricant proposaient à des prix rarement en deçà des 200 000 €.
Le fabricant Suisse Sintratec est l’un des premiers à avoir développé une imprimante 3D SLS à bas coût et peu encombrante. Proposée d’abord sous la forme de kit à assembler soi-même, la première machine de Sintratec est le point de départ d’une technologie SLS plus accessible, qui au fil du temps s’est améliorée avec des imprimantes toujours plus évoluées et plus puissantes. L’idée pour le fabricant étant de pouvoir proposer aux professionnels à la fois des volumes de fabrication plus importants, mais aussi plus de fonctionnalités en conservant intacte sa philosophie de bas prix.
La bonne nouvelle est que son modèle phare, la Sintratec S2 est depuis peu disponible en France. En effet, le fabricant Suisse a conclu un partenariat de distribution avec le spécialiste français de l’impression 3D KREOS. Forte de ses 15 ans d’expertise dans les produits 3D, l’entreprise tricolore devient ainsi le distributeur exclusif de la SINTRATEC S2 dans l’hexagone. “Nous sommes ravis d’avoir trouvé un partenaire expérimenté et professionnel avec KREOS pour le marché Français. Avec leur grande expérience dans les équipements de production 3D et leur gamme d’imprimantes 3D industrielles, c’est le partenariat idéal pour nous tous et une grande étape pour nos clients locaux.” se félicite Gabor Koppanyi, Directeur ventes et marketing de SINTRATEC.
Conçue comme un système modulaire et autonome, la Sintratec S2 est une solution tout en 1 dans laquelle on retrouve une imprimante 3D exploitant le procédé SLS (Selective Laser Sintering) et des modules complémentaires que sont l’unité centrale de matériau (MCU) et un poste de manutention (MHS). Le premier équipement permet une manipulation aisée de la poudre d’impression, tandis que l’autre assure la transformation de la poudre usagée en poudre prête à l’impression. D’autres équipements supplémentaires peuvent s’ajouter à cette solution modulaire, comme une station de grenaillage et une station de polissage pour améliorer le post-traitement et la finition des pièces. L’idée étant de permettre aux utilisateurs d’adapter leurs opérations en fonction de leurs besoins et à mesure que l’entreprise se développe.
Compatible avec les matériaux PA12 et TPE (flexible), Sintratec S2 dispose d’un volume d’impression cylindrique de ⌀ 160 x 400 mm. KREOS précise à ce sujet que la zone effective d’impression dépend de l’application et du matériau. À titre d’exemple le volume d’impression pour le PA12 Sintratec actuel est de 360 mm en hauteur pour un diamètre de 130 mm. Les zones excluent étant réservées pour la gestion de la température. Parmi les nouvelles fonctionnalités qui équipent cette zone d’impression, citons sa caméra 4K intégrée permettant de contrôler l’impression, son écran de commande tactile, ainsi que son nouveau système de chauffage et de ventilation.
« Aucun autre programme sur le marché n’est capable d’imbriquer des pièces 3D de manière aussi dense en un temps aussi court… »
Cette machine se distingue également de ses aînées par ses temps d’impression plus rapides qu’elle rend possibles grâce à une préparation plus courte de la machine, mais aussi des changements de matériaux plus rapides. Un des autres points forts de la Sintratec S2, qui permet à ses utilisateurs de rationaliser encore davantage leur production, est son logiciel Sintratec Nesting. Pour ceux qui l’ignorent, le terme « nesting » qui veut dire emboîtement/imbrication, et qui vient de l’anglais « to nest », qui signifie nicher, est utilisé pour indiquer une technique d’organisation visant à rendre la production plus efficace en pré-positionnant virtuellement les éléments comme dans un nid.
Outre le fait, contrairement aux procédés SLA et FDM, de pouvoir se passer de structures de soutien grâce au restant de poudre non traité qui fait office de support aux impressions, les procédés sur lit de poudre tels que Sintratec S2, ont cette capacité de pouvoir exploiter au maximum le volume de fabrication disponible en emboîtant les impressions. Sintratec Nesting est un logiciel dédié qui permet d’automatiser cette opération. Pour ce faire, il utilise un algorithme qui permet d’organiser automatiquement les pièces dans le volume de construction de la Sintratec S2.
Grâce à ce logiciel, Sintratec affirme que sur 100 travaux d’impression, sa solution d’imbrication pourrait faire économiser jusqu’à 50 heures de travail, 47 kg de poudre et 800 heures de temps d’impression. « Aucun autre programme sur le marché n’est capable d’imbriquer des pièces 3D de manière aussi dense en un temps aussi court que le nôtre« , explique le CTO et co-fondateur de Sintratec, Christian von Burg. « La solution de nidification de Sintratec marque donc une étape importante sur la voie d’une fabrication additive efficace et change véritablement la donne dans le domaine du frittage sélectif par laser (SLS). »
Plusieurs grands noms de l’industrie ont recours à la Sintratec S2, dont l’un des plus grands constructeurs de véhicules au monde : Daimler Trucks & Buses. Depuis 2019 le fabricant allemand exploite cette machine sur le site de production de sa filiale EvoBus GmbH à Neu-Ulm. L’équipement remplit plusieurs fonctions. Celui d’aider les ingénieurs à enseigner et à former à l’utilisation de la fabrication additive, mais aussi assurer la production de certaines pièces en petites et moyennes séries.