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Monaco : bientôt des récifs coralliens imprimés en 3D

(crédits photo : Boskalis)

Bien que souvent associée au Luxe et à la richesse, la Principauté de Monaco est aussi très engagée dans le développement durable. Un aspect méconnu qui remonte pourtant à 1975, date de création de l’AMPN (association monégasque de la protection de la nature). En 2006, c’est la fondation éponyme du Prince Albert II de Monaco qui voyait le jour, une ONG qui soutient et initie de nombreux projets autour de la préservation de l’environnement à travers le monde. Engagée sur de multiples projets gouvernementaux tels que la biodiversité et la lutte contre le changement climatique, la fondation travaille actuellement sur un projet pilote visant à renforcer la biodiversité des eaux monégasques.

« améliorer ou reconstruire des zones sous-marines qui ont été dégradées »

« C’est un dispositif innovant, en effet, pour aider à améliorer ou reconstruire des zones sous-marines qui ont été dégradées. Et nous avons pour ambition de dupliquer cette expérience sur d’autres sites« . A expliqué Bernard Fautrier, vice-président de la Fondation Prince Albert II.

Imprimante 3D géante utilisée par Boskalis pour ses récifs coralliens

Imprimante 3D géante utilisée par Boskalis pour imprimer ses récifs coralliens (crédits photo : Boskalis)

Ainsi dès le printemps prochain, six récifs coralliens artificiels seront immergés à 27 m de profondeur dans la réserve naturelle du Larvotto. Mesurant 1,20 m pour 2 m et 2,5 tonnes, ces récifs ont la particularité d’avoir été conçus par impression 3D. Derrière cette prouesse technique, une société hollandaise du nom de Boskalis spécialisée dans les prestations de construction et d’aménagement d’infrastructures maritimes.

L’imprimante 3D utilisée par Boskalis est une machine éponyme développée par D-Shape, une société italienne fondée par l’ingénieur Enrico Dini. Les blocs ont été imprimés à partir de sable de dolomites, via un procédé similaire à l’impression 3D par jet d’encre. Couche après couche, un liant liquide à base d’algue, est projeté sur le sable, durcissant ainsi la matière. Chaque récif a nécessité au total 13 h d’impression sur une machine installée en Italie.

« les récifs imprimés en 3D serait colonisés plus rapidement que ceux fabriqués avec du béton »

Contrairement aux autres récifs artificiels fabriqués à partir de béton selon les techniques traditionnelles, ces récifs imprimés présentent des formes beaucoup plus naturelles. L’impression 3D a permis de créer des courbes et des cavités plus complexes, adaptées aux différentes espèces marines.

« Des scientifiques ont dessiné les courbes et les cavités de ces récifs qui sont adaptées aux espèces présentes. L’objectif est que la biodiversité dans ces eaux s’approprie ce récif et le colonise comme un récif naturel, pour se développer« . A expliqué Philippe Mondielli, directeur scientifique de la fondation. Selon les premiers tests, les récifs imprimés en 3D serait colonisés plus rapidement que ceux fabriqués avec du béton.

Ce matin le prince Albert a plongé dans les eaux Larvotto pour rendre hommage au fondateur de l’association monégasque de la protection de la nature (AMPN) qui fête aujourd’hui ses 40 ans. L’occasion également de communiquer sur ce projet dont les travaux débuteront au printemps prochain. Un suivi scientifique sera réalisé pendant au moins deux ans afin de mesurer les effets de ces récifs sur la colonisation.

Alexandre Moussion