Alors que s’ouvre aujourd’hui la 52ème édition du salon international de l’aéronautique et de l’espace au Bourget, le français Prodways a présenté une nouvelle technologie de fabrication additive métallique dédiée aux pièces de grandes dimensions. Développée en partenariat avec Commercy Robotique, une autre filiale du Groupe Gorgé spécialisée dans le soudage robotisé, cette technologie surnommée RAF Technology (Rapid Additive Forging) vise à répondre aux besoins des industriels souhaitant produire rapidement de grandes pièces en métal.
« nous travaillons sous atmosphère inerte pour nous focaliser sur le contrôle de l’oxydation et de la qualité métallurgique »
Similaire à la technologie WAAM (Wire Arc Additive Manufacturing) basée sur la soudure de fils métalliques, la RAF Technology est incarnée par un bras robotique équipée d’une tête d’impression déposant couche après couche du métal en fusion. « La technologie Rapid Additive Forging est en effet proche de la technologie WAAM. Notre tête de dépôt de métal utilise une technologie différente et nous travaillons sous atmosphère inerte pour nous focaliser sur le contrôle de l’oxydation et de la qualité métallurgique. » A déclaré Raphaël Gorgé PDG de Groupe Gorgé à Primante 3D.
Testé sur différents métaux, parmi lesquels le titane particulièrement prisé pour ses qualités de résistance et de légèreté, ce procédé permettra d’imprimer des pièces mesurant jusqu’à 2 mètres. Outre sa rapidité de fabrication soit quelques heures contre parfois plusieurs mois pour certaines pièces produites avec les méthodes classiques, la technologie RAF permet de fabriquer des ébauches de pièces en titane très proches de la géométrie de la pièce finale, avec un simple usinage de finition.
Là où les techniques classiques par soustraction engendre jusqu’à 95 % de perte de matière, le procédé est également très économe, utilisant la juste quantité de matière nécessaire. Prodways souligne en outre la qualité métallurgique de ses pièces, caractérisée par l’absence de porosité et une résistance mécanique supérieure aux technologies laser sur lit de poudre ou par faisceau d’électrons.
Faisant l’objet d’une demande de dépôt de brevet au nom de Prodways Group, la technologie RAF suscite déjà l’intérêt de plusieurs groupes industriels, parmi lesquels on imagine de grands noms de l’aéronautique. Secteur pionnier dans la fabrication additive, l’aéronautique est en effet un gros utilisateur de cette technologie prisée pour sa flexibilité, sa capacité de personnalisation, l’intégration de formes complexes, la réduction de déchets ou encore la réduction du poids des pièces permettant des économies de carburant.
Malgré les normes drastiques de sécurité, la phase longue et coûteuse de certification, l’impression 3D métal émerge progressivement dans l’aéronautique. En avril dernier, le norvégien Norks Titanium annonçait qu’il allait fournir à Boeing les premières pièces en titane imprimées en 3D certifiées.
Prodways n’est pas à sa première incursion dans la fabrication additive métal, en octobre 2016, la société annonçait un procédé d’impression 3D sur poudre métallique 5 fois plus rapide que les procédés d’impression 3D métal directs.
*crédits de toutes les photos : Prodways
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