L’éventail de matériaux pouvant être traités par l’impression 3D et la formidable liberté de conception dont celle-ci fait preuve, en font une technologie plébiscitée pour les applications les plus imprévisibles. Au coeur de nombreuses initiatives visant à recycler nos déchets, l’impression 3D pourrait permettre d’aller encore plus loin en agissant directement à la source. Dans l’optique de réduire le surplus des emballages et leur impact environnemental, scientifiques de l’université d’Osaka (Japon) ont eu l’idée de tirer parti de l’impression 3D pour intégrer un QR code directement à l’intérieur de la nourriture, sans en changer le goût ou l’aspect.
Les protagonistes expliquent avoir mis au point une méthode très ingénieuse baptisée interiqr, qui consiste en fait à imprimer un QR Code sous la forme de minuscules poches d’air dans des aliments. Menée sur des sablés, l’expérience a démontré que les gâteaux secs affichaient une apparence très semblable à leurs homologues fabriquée de manière traditionnelle. Le processus ne changerait en rien leur l’aspect, pas plus que le goût.
La magie s’opère lorsque ces derniers sont exposés à la lumière. C’est alors qu’apparaît le code imprimé en 3D. La dernière étape consiste simplement à scanner celui-ci avec un smartphone pour recueillir les informations de l’aliment.
Parmi les nombreuses données pouvant être délivrées grâce à cette solution (ingrédients, qualités nutritionnelles…), les protagonistes expliquent avoir intégré une date de péremption : « Comme on peut le voir sur la Figure 3, l’interface d’étiquetage prend en compte les données à intégrer et la quantité de remplissage (de 5% à 100% ) comme entrées. Dans notre exemple, nous voulons intégrer la « date d’expiration » avec un taux de 60% de remplissage du gâteau… Notre logiciel calcule le chemin d’impression possible qui permet de créer le code à partir des remplissages souhaités. Puisque la quantité de remplissage est environ la moitié de son volume total, notre logiciel utilise les poches d’air et aligne la structure du remplissage grâce à des paramètres de découpage spécifiques. »
« Notre méthode d’impression 3D est un excellent exemple de la transformation numérique des aliments, qui, nous l’espérons, améliorera la traçabilité et la sécurité des aliments »
Afin de se conformer aux exigences de sécurité alimentaire, les scientifiques confient avoir utilisé une seringue à usage unique ainsi qu’un compresseur d’air sans huile. Pour mener à bien l’expérience, 9 participants âgés de 21 à 35 ans ont été recrutés au sein de l’université pour venir manger un biscuit imprimé en 3D avec un code intégré. Des tests ont également été menés avec du colorant alimentaire noir au lieu de l’espace vide ; mais les QR codes étaient plus difficiles à lire.
L’équipe de chercheurs expliquent avoir choisi le biscuit pour sa relative facilité d’impression. Par sa consistance, la pâte offre un bon maintiens, même après impression. De ce fait, le procédé pourrait être appliqué à des aliments dont la rhéologie est compatible avec l’impression 3D comme l’avocat et la purée de pommes de terre, mais aussi des matériaux comme l’argile. La même technique de remplissage interne peut également être utilisée pour créer des images et des textes cachés.
Outre la réduction des emballages, l’auteur principal de l’étude, Kosuke Sato souligne la capacité de cette solution à optimiser d’autres aspects pour les aliments : « Notre méthode d’impression 3D est un excellent exemple de la transformation numérique des aliments, qui, nous l’espérons, améliorera la traçabilité et la sécurité des aliments. Cette technologie peut également être utilisée pour offrir de nouvelles expériences alimentaires grâce à la réalité augmentée, qui est un nouveau domaine passionnant dans l’industrie alimentaire.«