Jusqu’ici plutôt discrète, Desktop Health, la filiale créée il y a deux ans par Desktop Metal pour le secteur de la santé, refait parler d’elle à travers une nouvelle solution très inhabituelle. La marque du géant américain a récemment présenté « PrintRoll », une plate-forme de construction par rotation, dont la particularité est de permettre la production par impression 3D de toutes sortes de dispositifs médicaux de forme tubulaire et intelligents, notamment pour les canaux vasculaires, digestifs et respiratoires tels que des stents.
L’appareil qui n’est pas une imprimante 3D, se destine en fait à fonctionner avec la 3D-Bioplotter, le premier système de bio-impression de Desktop Health. Pour comprendre la complémentarité des deux systèmes, rappelons tout d’abord que 3D-Bioplotter est une imprimante 3D de pointe basée sur l’extrusion, qui est aussi bien capable de traiter des liquides, que des matières fondues, des pâtes, des gels et un tas d’autres matériaux, y compris des cellules biologiques, au moyen d’une tête d’impression plus ou moins fine sur un système de portique à 3 axes.
Fabriquée en Suisse, l’imprimante, se distingue non seulement par sa capacité à embarquer jusqu’à huit têtes d’impression, mais aussi à proposer l’une des plus larges gammes de températures possibles en bioprinting, soit de 2° C à 500° C (35,6° F à 932° F). Une polyvalence thermique permettant la fabrication d’une large gamme de produits.
En cours de développement, et ce depuis 2019 dans le cadre d’une collaboration avec l’université Johannes Gutenberg de Mayence, une université publique allemande, le système PrintRoll se fixe à la plaque de construction modulaire du 3D-Bioplotter et comprend un mandrin rotatif motorisé avec des tambours à ressort. Disponibles dans différentes tailles, ces derniers seraient facilement échangeables. La vitesse de rotation serait quant à elle étroitement contrôlée par le logiciel de l’imprimante 3D-Bioplotter.
« la tête d’impression se déplace également… élargissant ainsi la palette de matériaux pouvant être imprimés en 3D dans ces structures importantes »
Desktop Health explique que lorsque PrintRoll est actionné, la tête d’impression exécute alors un ballet de va-et-vient, déposant le matériau sur le substrat selon la conception souhaitée. L’entreprise cite l’exemple du polycaprolactone (PCL), un plastique biodégradable de qualité médicale utilisé dans de nombreux implants et dispositifs approuvés par la FDA, qui durcit rapidement sur le tambour après l’impression du matériau fondu.
« En bio-impression, les utilisateurs produisent généralement une structure ou un échafaudage dans un matériau biocompatible rigide ou flexible conçu pour se réparer et s’intégrer aux cellules du corps, se dégradant parfois après un certain temps. » commente a Nicole Black, Ph.D., vice-présidente des biomatériaux et de l’innovation chez Desktop Health. « Avec le PrintRoll, les matériaux sont modelés directement sur un substrat qui tourne lorsque la tête d’impression se déplace également, soutenant les couches déposées et élargissant ainsi la palette de matériaux pouvant être imprimés en 3D dans ces structures importantes. Après l’impression, les appareils peuvent être retirés. du PrintRoll, laissant des pièces haute résolution et reproductibles que les clients attendent du 3D-Bioplotter. »
Desktop Health précise que son système PrintRoll est livré avec un tambour de 10 mm de diamètre, avec des tailles de 20 mm et 40 mm également disponibles, et qu’il est conçu pour s’adapter au développement de solutions pour une grande variété de canaux humains, pouvant varier en fonction de l’âge et du sexe.
Compatible avec les modèles 3D-Bioplotter de 4eme génération, l’appareil est livré avec une bibliothèque de conceptions en nid d’abeille et des paramètres d’impression standard pour les matériaux courants. Les intéressés peuvent précommander la plateforme dès maintenant en remplissant ce formulaire . La livraison est prévue au quatrième trimestre.