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Filamentum lance un filament d’impression 3D 100 % biodégradable

PLA 100 % biodégradable

Comme de nombreuses industries, celle de la fabrication additive s’emploie à développer des solutions plus respectueuses de l’environnement. Car si à bien des égards cette technologie peut être considérée comme plus verte que les méthodes classiques sur les économies qu’elle peut offrir sur la matière première, mais aussi le transport, sa consommation massive de plastique ne plaide guère en sa faveur. Pour cette raison, ils sont de plus en plus fabricants du secteur à développer des matériaux plus en phase avec les enjeux écologiques actuels.

Le dernier à prendre en considération cette problématique est le producteur tchèque Fillamentum. Cette semaine le fabricant a lancé son premier filament d’impression 3D 100% biodégradable, le NonOilen. Conçu en collaboration avec l’Université slovaque de technologie de Bratislava, en Slovaquie, ce nouveau matériau a été fabriqué à partir d’un mélange d’acide polylactique (PLA) et de polyhydroxybutyrate (PHB).

Fillamentum explique que son filament permet de réaliser des impressions 3D qui peuvent entièrement se dégrader en eau et dioxyde de carbone dans un compost. Sur le papier, sa vitesse de décomposition serait en outre trois plus rapide qu’un PLA standard. Il convient cependant de préciser que le terme biodégradable ne signifie pas que le PLA, à l’instar de n’importe quel déchet ménager, peut se décomposer dans le compost domestique ou dans la nature. En réalité le PLA ne peut se biodégrader que dans des conditions de compostage industriel. Caractérisé par des installations de moyenne à très grandes capacités (de 2 000 à 100 000 tonnes/an ou plus), ce type de composteurs opèrent à une température moyenne de 60 °C et un taux d’humidité de 60 %. Six mois environ sont nécessaires pour obtenir une biodégradation à 90 %. Pour NonOilen il n’en faudrait plus que trois.

Fillamentum précise que les utilisateurs qui le souhaitent peuvent également lui envoyer leurs restants de bobine pour le recyclage. Pour compenser les émissions de carbone générées par le transport, l’entreprise a rejoint le programme DHL GoGreen, un service de postage qui finance des projets d’énergie propre dans le monde entier. Sur les caractéristiques de son filament proche du PLA, Fillamentum parle d’un matériau facile à imprimer offrant un rendu de surface bien lisse. À cela s’ajouterait en plus des propriétés de résistance et de dureté élevées. L’autre argument avancé par le fabricant est sa résistance à la température plus élevé que la moyenne, soit jusqu’à 110 degrés Celsius après l’impression 3D, signifiant qu’il n’y a pas besoin de recuit.

Le filament NonOilen aurait fait la preuve de ses propriétés chez le fournisseur mondial Fremach, un spécialiste des composants plastiques complexes destinés au marché automobile. L’entreprise confie avoir utilisé le filament pour la production de jauges et d’engrenages de contrôle, des pièces qui servent à vérifier les positions des symboles sur les pièces décoratives, et qui ne sont plus utilisées une fois que leur objectif a été atteint. La recyclabilité du filament a donc été un gros avantage pour l’entreprise qui a pu réduire de manière considérablement ses déchets. Les engrenages étant par ailleurs exposés aux température élevées du four de l’atelier, le filament a pu également faire la preuve de sa résistance.

«  Les avantages de l’impression 3D sont évidents et sont de plus en plus importants pour notre entreprise », a déclaré Miroslava Pribylova, ingénieur procédé chez Fremach. « De plus, la pensée écologique de Fillamentum nous motive à nous rapprocher de la nature. » Dès à présent disponible sur la boutique en ligne de son fabricant, NonOilen est proposé au prix de 39,99 € la bobine de 750 g. Il est possible de se procurer des échantillons de 15 ou 6 m selon le diamètre, pour 3,50 €. La plage de température conseillée pour l’impression de ce filament est de 175 – 195 ° C.

Alexandre Moussion