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Une première mondiale pour un implant de bassin imprimé en 3D

La médecine oncologique et orthopédique pourrait franchir un nouveau cap grâce à l’impression 3D. On connaissait déjà ses progrès dans la conception de prothèses de genou ou de hanche, mais ce que vient de réaliser un chirurgien britannique est une autre prouesse. Craig Gerrand consultant orthopédiste au Newcastle Upon Tyne Hospitals, a greffé un bassin imprimé en 3D pour un patient atteint d’un cancer des os. Une première mondiale.

Ce patient sexagénaire qui a préféré rester anonyme, souffrait d’une forme de cancer appelée chondrosarcome sur le côté droit de son bassin. Cette tumeur qui passe souvent inaperçue jusqu’à un stade ultérieur est particulièrement résistante à la radiothérapie. De ce fait une ablation de la moitié de son bassin avait été préconisée afin que la maladie ne se propage pas d’avantage.

Afin de mesurer précisément la quantité osseuse devant être retirer et remplacer, les chirurgiens ont scanné le bassin puis envoyé son fichier 3D à Stanmore Implants, une fondation Londonienne spécialisée dans la réalisation de prothèses orthopédiques. Pour concevoir cette prothèse, Stanmore Implants a utilisé une imprimante 3D SLS qui fonctionne avec un laser qui vient fusionner et solidifier une poudre de titane.

« Les implants standards faits à la main ne correspondent pas toujours bien »

ossature

La demi-prothèse a été ensuite recouverte d’une fine couche de matière minérale (Hydroxyapatite) afin de favoriser la formation de cellules osseuses qui adhèreront par la suite à l’implant. « Les implants standards faits à la main ne correspondent pas toujours bien… Sans reconstruction, la jambe du patient aurait été comme suspendue, non attachée à la colonne vertébrale, et plus courte que l’autre. » A déclaré Craig Gerrand.

Une opération de 12 heures a été nécessaire pour poser l’implant. Les chirurgiens ont utilisé la navigation chirurgicale, celle-ci fournit des informations en temps réel sur l’anatomie du patient et la position de l’instrument. Elle permet aux chirurgiens de placer et de l’aligner plus précisément les implants par apport à l’anatomie du patient. « Il est assez facile avec le bassin, d’enlever trop ou pas assez d’os. Grâce à la navigation chirurgicale vous pouvez couper l’os exactement là où vous avez prévu de le couper. » Souligne M. Gerrand.

L’étape suivante a consisté à greffer ce faux bassin sur l’autre partie. C’est une prothèse de hanche classique qui ensuite a été montée sur l’implant en titane. L’opération qui a eu lieu il y a 3 ans mais révélé qu’aujourd’hui, est un franc succès. Le patient de Craig Gerrand qui aujourd’hui est en rémission est désormais capable de marcher avec une canne.

Une avancée médicale qui n’est pas sans faire résonance à une décision du parlement britannique, visant à bloquer un projet de loi qui aurait permis aux médecins d’effectuer des traitements novateurs contre le cancer sans craintes d’être poursuivi.

Alexandre Moussion