Nanoe, l’un des très rares fabricants à proposer des filaments d’impression 3D métalliques et céramiques en France, poursuit sa mission de répondre aux besoins précis des professionnels et industriels. Dans sa quête de démocratiser la fabrication additive céramique et métal grâce à des matériaux qui soient compatibles avec la majorité des imprimantes 3D à extrusion du marché, la jeune pousse francilienne a mis au point un nouveau filament pour le métal.
Il s’agit plus exactement d’une nouvelle version de son filament « Zetamix 316L », un matériau qui comme son nom l’indique est à base d’acier inoxydable 316L. Comparé à ce dernier qui avait tendance à fondre et se déformer pendant le frittage lorsque les géométries étaient trop complexes, la start-up explique que son nouveau produit permet de produire des pièces plus facilement et avec une meilleure précision dimensionnelle. De plus, il bénéficie d’une plus grande liberté de conception, ce qui signifie que les utilisateur pourront créer des pièces avec des surplombs plus importants ainsi que des pièces plus massives.
« Notre philosophie est de proposer un système facile d’utilisation qui se distingue des options coûteuses disponibles sur le marché. Contrairement à d’autres solutions qui nécessitent un post-traitement par un prestataire de services, notre système permet aux utilisateurs d’imprimer facilement de l’acier inoxydable sur votre site. » commente le PDG de Nanoe Guillaume de Calan. »
Rappelons que Nanoe s’appuie sur une méthode dite de Mim Like, une technique inspirée du moulage par injection de métal (MIM) qui consiste à utiliser des filaments contenant de la poudre métallique mélangée à un liant. Pour obtenir un objet métallique à la fois dense et solide, des étapes de post-traitement sont nécessaires pour éliminer le liant et de coalescer les particules métalliques.
« Cette évolution rend le filament plus accessible à tous les laboratoires et industries ayant besoin de pièces en 316L… »
Pour son nouveau filament, la start-up française explique avoir repensé l’ancienne formulation qui nécessitait un frittage sous hydrogène, ce qui engendrait l’utilisation de fours très spécifiques, à la fois plus coûteux et plus contraignant en termes de sécurité. Nanoe ajoute qu’il n’était pas en mesure de fournir ce type de four. Désormais le nouveau filament peut être fritté comme sa gamme de filament céramique, ce qui est plus pratique pour les utilisateurs.
Ce nouveau filament voit donc son post-process largement simplifié. Désormais, pour atteindre une densité supérieur à 90%, ce nouveau produit doit être delianté chimiquement puis doit subir un post traitement thermique incluant un déliantage thermique et un frittage sous argon hydrogéné à 2.5%. Si cela correspond à une étape de plus comparé à l’ancien filament, Nanoe explique qu’auparavant l’utilisateur était soit contraint de sous traiter le déliantage et frittage auprès d’une institution possédant un four à hydrogène, soit d’en acheter un, ce qui se chiffrait à des centaines de millier d’euros.
« La plupart des entreprises et laboratoires que nous équipons ne pouvaient pas se payer un tel four. Il est possible de sous traiter, mais dans ce cas cela rajoute l’étape de trouver un sous-traitant, de négocier avec lui et d’expédier les pièces. Tout l’intérêt de réduire les délais disparaît. » Explique Nanoe.
En procédant ainsi, le Zetamix 316L est donc frittable dans une grande variété de four tubulaire, dont le four Zetasinter distribué par la marque Zetamix. « Cette évolution rend le filament plus accessible à tous les laboratoires et industries ayant besoin de pièces en 316L mais le rend également directement utilisable au 50 laboratoires, entreprises et institutions déjà équipés du four. » Indique le fabricant français.
L’entreprise révèle qu’une buse de lubrification industrielle ainsi qu’un support pour casque produits avec ce filament sont actuellement en phase de beta testing. Les destinataires ne sont autres que l’entreprise MGB, leader mondial du décolletage de pièces de haute précision, et la Marine Royale Néerlandaise. Rappelons qu’il y a quelques mois, cette dernière s’est associée à notre pépite française dans le but de tirer parti de sa technologie Zetamix pour entretenir sa flotte.
Tout comme les autres filaments de la gamme, le Zetamix 316L est compatible avec la majorité des imprimantes 3D FFF. Pour éviter que le filament ne casse, les machines à entraînement direct sont néanmoins conseillées, ainsi que l’utilisation de buses en acier plutôt qu’en laiton pour se prémunir de l’usure provoquée par ce type de filament métal. Pour les intéressés, sachez que la bobine de filament est proposée dans les deux diamètres (1,75 ou 2,85 mm), au prix de 249 € HT les 500 g et 499 € HT les 1 kg. Les derniers matériaux commercialisés par Nanoe incluent notamment le Zetamix H13, un filament pensé pour l’outillage, et côté céramique, le Zetamix Epsilon, un matériau aux propriétés diélectriques, ainsi qu’un filament très résistant à base carbure de silicium.