Prusa, l’une des marques de référence pour ce qui est des imprimantes 3D de bureau FFF, a fini par annoncer la bonne nouvelle que beaucoup attendaient. Près d’un an et demi déjà après l’officialisation de son Original Prusa XL, le très réputé fabricant Tchèque a lancé hier les premières livraisons de sa dernière née.
« Enfin, les premières unités de production de l’Original Prusa XL sont prêtes à quitter l’entreprise et à se diriger vers leurs nouveaux propriétaires ! » s’est réjoui son fondateur Josef Prusa. « Aujourd’hui, nous avons envoyé le premier lot d’e-mails avec des instructions sur la façon de passer des précommandes XL aux commandes régulières. Pour l’instant, nous ne pouvons honorer que les commandes des premières minutes de la prévente, car l’intérêt pour le XL était fou. Les premiers lots expédiés seront plus petits, mais nous augmenterons progressivement la production. »
Pour ceux qui l’ignorent, il faut savoir que cette machine incarne un véritable tournant pour son fabricant. Alors que nombre de ses adeptes s’attendaient à ce qu’il annonce une successeuse à sa célèbre MK3, son fondateur, l’emblématique Josef Prusa, a créé la surprise en dévoilant une imprimante 3D à destination des professionnels.
Un virage pris par nombre de fabricants positionnés sur le segment personnel, dont parmi eux le français Dagoma, qui vise à se protéger d’une concurrence asiatique de plus en plus féroce. On pense tout particulièrement aux marques chinoises qui ces dernières années ont littéralement déferlé sur le marché grand public, avec des machines bien plus abordables que la MK3, et se rapprochant dangereusement de ses performances.
La montée en gamme a donc été l’option choisie par Prusa. L’idée étant de développer une technologie qui puisse rentrer dans les ateliers et bureaux d’étude. La catégorie de machines dites professionnelles nouvellement prisée par Prusa, se distingue globalement par une capacité à imprimer des matériaux offrant des performances supérieures, combinée à une meilleure précision et un plus gros volume de fabrication. La plus grande fiabilité de ces machines, permet de répondre aux besoins des industriels pour la fabrication de prototypes, d’outillage ou de pièces finies en petite série.
Par ailleurs, si les imprimantes personnelles représentent l’essentiel des expéditions dans le monde (environ 85 %), leur marge est en revanche très faible. Pour cette raison, la plupart des fabricants historiques, MakerBot et Ultimaker pour les plus connus, se sont aussi réorientés vers le segment pro pour augmenter leurs marges.
Pour se faire une place sur le marché professionnel, Prusa a donc opté pour une imprimante 3D armée d’un plus gros volume de fabrication, soit 4 fois celui de son aînée grand public : 360 x 360 x 360 mm. Fidèle à son ADN, l’Original Prusa XL regorge de fonctionnalités inédites et innovantes, mais cette fois-ci taillées pour un usage professionnel.
Déclinée dans trois versions proposées entre 2 099 € et 3 699 € TTC selon le nombre d’extrudeuses/têtes outils (+ 500 € pour recevoir votre machine totalement assemblée), cette imprimante permet par exemple d’utiliser jusqu’à cinq matériaux différents à l’aide d’un ingénieux système de changement d’outil proposé en option. Outre la présence d’un détecteur de buse bouchée, cette nouvelle génération dispose d’une fonctionnalité particulièrement étonnante : un lit d’impression pouvant se diviser en 16 segments chauffés indépendamment. L’idée étant de permettre des économies d’énergie et de réduire efficacement les déformations grâce à la présence de fentes de dilatation entre chaque segment.
Aussi, pour pouvoir emmener un plateau d’impression plus grand et limiter les effets indésirables comme les vibrations, la Prusa XL s’appuie sur une structure plus rigide et robuste de type Core XY. Une approche que l’on retrouve sur de nombreuses imprimante 3D professionnelles, qui permet d’imprimer plus vite que sur une imprimante cartésienne classique. Côté matériaux, selon les informations de PRIMANTE3D, Prusa travaillerait à des évolutions qui devrait permettre à sa XL la prise charge de filaments plus techniques que ceux actuellement disponibles (ABS, PETG, ASA, PC…).
L’Original Prusa XL n’est pas le seul marqueur du virage professionnel amorcé par son fabricant. Pour répondre aussi aux besoins de productivité de ce marché, la marque tchèque a imaginé un système de ferme automatisée capable de gérer et piloter une imprimante 3D dédiée « Original Prusa CoreXY ». Une solution appelée « Automated Farm System » (AFS), qui a pour vocation d’augmenter les capacités de production en imprimant en même temps et de manière continue.