Les propriétés d’élasticité, de résistance aux chocs et aux températures du silicone, en font un matériau très intéressant pour l’industrie, mais difficile à imprimer en 3D. Seules quelques entreprises dans le monde sont parvenues à surmonter les propriétés d’extrusion si particulières de cet élastomère. Le français Sterne et l’allemand Wacker sont parmi les rares à s’être lancés sur ce créneau.
Le dernier à rejoindre ce club très fermé est le fabricant allemand German RepRap. Spécialisée dans les imprimantes 3D de bureau FDM, l’entreprise travaille depuis plusieurs années sur une nouvelle technologie d’impression silicone appelée LAM « Liquid Additive Manufacturing ». Incarnée par l’imprimante 3D L280, celle-ci repose sur l’utilisation de deux liquides qui sont mélangés au moment de l’impression, et qui par chauffage réagissent chimiquement pour devenir du silicone solide.
Le matériau, un caoutchouc de silicone liquide du nom EVOLV3D LC 3335, est déposé couche après couche à l’aide d’une seringue. Le résultat est une pièce finale dotée de caractéristiques techniques très proches de celles du moulage par injection. En effet, contrairement à l’impression 3D FDM (dépôt de matière fondue), les couches se lient vraiment les unes aux autres, au lieu d’être simplement soudées. Une lampe halogène haute température est utilisée de manière sélective pour accélérer la réticulation. Elle réduit ainsi le temps d’impression et augmente la qualité d’impression.
« un prototypage plus rapide et une production en petites séries de pièces très complexes »
Dévoilée pour la première fois dans sa version prototype en 2017, la L280 a été présentée dans sa version commercialisable à l’occasion du dernier Formnext. La machine propose un volume de fabrication de 280 x 280 x 200 mm; une vitesse d’impression de 10-150 mm/s pour une épaisseur de couche allant de 0,22 mm à 0,9 mm.
« Le caoutchouc de silicone liquide très visqueux (LSR) est particulièrement utilisé pour les produits nécessitant un degré élevé de finesse. » Indique German RepRap. « Les entreprises qui utilisent déjà ce silicone peuvent désormais combiner les avantages uniques du silicone déjà qualifié avec un prototypage plus rapide et une production en petites séries de pièces très complexes. »
L’imprimante peut embarquer jusqu’à trois buses de différentes tailles : 0,23 mm, 0,4 mm ou 0,8 mm; et un lit d’impression pouvant être chauffé jusqu’à 110 ° C. Un système de sécurité permet en outre de surveiller le processus de durcissement et d’arrêter immédiatement l’impression en cas d’irrégularités.
L’imprimante 3D dont on ignore encore le prix, est vendue avec un contrat de maintenance et un service professionnel sur site en option. Il comprend la formation sur les logiciels et le matériel ainsi que l’entretien et la réparation de la machine.
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