Si plus grand monde n’ignore les exploits de l’impression 3D dans le domaine de la santé, en particulier pour les prothèses de membres, il est bon de rappeler qu’elle ne profite pas uniquement aux êtres humains. Les nombreux avantages que peut offrir cette technologie, notamment en matière de personnalisation, de confort amélioré, ou de réduction des délais de production, a déjà fait ses preuves auprès d’un large éventail d’espèces animales.
Qu’il s’agisse de fournir une prothèse de patte à un canard, de soigner les défenses d’un morse, ou la mâchoire endommagée d’une tortue, la fabrication additive n’épargne quasiment plus aucune partie du corps. Confirmant cette formidable polyvalence, aux Etats-Unis, le zoo de Cincinnati a récemment raconté comment cette technologie lui avait été d’une aide précieuse pour immobiliser le bras cassé d’un gorille.
L’équipe du zoo raconte comment elle s’est tournée par GE Additive pour fabriquer une attelle destinée à une femelle gorille de 11 ans appelée Gladys. Suite à une bagarre avec deux autres femelles de son groupe, l’animal a dû été opéré d’une fracture de l’humérus. « Elle a dû tomber de la mauvaise façon et s’est cassé le bras, mais le résultat est une fracture oblique complète de l’humérus distal », explique Victoria McGee, responsable zoologique des primates au zoo de Cincinnati.
Parce qu’une fracture complète et oblique est plus compliquée à soigner chez ce type d’animal, l’équipe vétérinaire du zoo a consulté les meilleurs chirurgiens et anesthésistes des hôpitaux locaux. Les protagonistes expliquent en effet que si ce type de fractures est fréquent chez les enfants, c’est plus compliqué à gérer chez les gorilles car ils ont beaucoup de muscles et que leurs os sont plus gros et plus denses.
Devant l’efficacité limitée des analgésiques multimodaux pour soulager la douleur postopératoire de l’animal, mais aussi le risque important que Gladys ne détruise son plâtre, la décision a donc été prise de faire appel à l’impression 3D pour lui fabriquer une attelle sur-mesure en métal.
« L’un des avantages de l’impression 3D réside dans les délais d’exécution rapides »
Grâce à la souplesse de conception et l’agilité permise par la fabrication additive, le « plâtre » a pu être réalisé en un temps record. « L’un des avantages de l’impression 3D réside dans les délais d’exécution rapides. Suite à un appel vendredi après-midi, notre équipe s’est réunie pendant le week-end pour créer de premières idées de conception. » indique Shannon Morman, ingénieur en chef avancé chez GE Additive. « Le lundi suivant, nous avons scanné le modèle original pour créer un modèle 3D et étions prêts à commencer l’impression le jour même. L’impression de l’attelle en titane a pris environ 65 heures et nous avons pu le livrer à l’équipe du zoo en moins d’une semaine. »
Cette attelle, dont il ne fait guère de doute qu’elle a été imprimée selon une technologie par fusion laser sur lit de poudre, pèse environ 4 kg. Un poids qui rapporté à la force d’un gorille, est malgré tout bien accepté par l’animal. Le choix du titane enfin, s’explique par ses propriétés combinant à la fois résistance, légèreté et biocompatibilité.
« Cela ne veut pas dire qu’elle aime ça ! Mais elle le tolère mieux que le premier. » indique Victoria McGee, responsable zoologique des primates du zoo de Cincinnati. » avant de conclure : « Elle se déplace confortablement, adaptant ses mouvements au plâtre avec soin et en toute sécurité ! Avant l’attelle en titane, nous étions très limités quant aux espaces dans lesquels Gladys pouvait se trouver en toute sécurité. Avec cet ajout, Gladys peut « passer » à des espaces supplémentaires en coulisses qui lui permettront d’avoir plus de choix et d’exploration tout au long de la journée.«