La Formule 1 compte parmi ces secteurs où la fabrication additive a largement dépassé le stade du prototypage, au point aujourd’hui d’être utilisée pour des pièces d’utilisation finale très critiques. Cependant, malgré les nombreux avantages qu’elle procure, les écuries ne peuvent pas l’exploiter librement. En tant que technologie de fabrication récente par rapport aux méthodes traditionnelles, les instances la réglementent avant d’en autoriser l’usage par les écuries.
En effet, connue comme l’un des sports les plus stricts, la F1 est régie par un règlement technique rigoureux qui vise à garantir l’équité entre les écuries tout en assurant la sécurité des pilotes. Chaque innovation technologique, y compris la fabrication additive, est minutieusement évaluée par la FIA (Fédération internationale de l’automobile) pour s’assurer qu’elle ne donne pas un avantage déloyal à une équipe ou qu’elle n’introduise des risques imprévus. Les instances dirigeantes de la F1 imposent donc des contrôles stricts et des limites précises sur l’utilisation de cette technologie, afin de maintenir un équilibre compétitif et de préserver l’intégrité du sport.
Destiné à redéfinir la vitesse, les performances, la durabilité et la sécurité sur la piste, la nouvelle réglementation pour 2026 et au delà, inclut l’utilisation de la fabrication additive. Signe de l’évolution des mentalités et des progrès réalisés par cette technologie, la FIA autorisé le recourt à certains matériaux d’impression 3D métallique. Après avoir validé l’utilisation du Scalmalloy® et la poudre de fabrication additive d’aluminium Aheadd® CP1 dans son règlement 2024, la FIA autorise les équipementiers a fabriquer des bras de suspension par fabrication additive en titane et en aluminium.
« nous avons créé un ensemble de règlements conçus non seulement pour améliorer les courses, mais aussi pour rendre le championnat encore plus attrayant »
Comme l’explique le nouveau guide technique de la FIA, le montant est l’élément structurel qui relie le châssis au moyeu de la roue, lequel permet de contrôler le mouvement de la suspension. Il joue un rôle crucial dans la stabilité, l’adhérence, et la maniabilité du véhicule. En absorbant les forces venant de la piste, il contribue à maintenir les pneus en contact optimal avec la surface, améliorant la performance et la sécurité. Par sa liberté géométrique, la fabrication additive permet d’optimiser la légèreté et robustesse qui sont deux facteurs essentiels pour résister aux contraintes extrêmes tout en minimisant le poids pour maximiser la vitesse et l’efficacité de la voiture.
« Suite à la publication du règlement 2026 sur les groupes motopropulseurs il y a deux ans, nous avons saisi l’opportunité de redéfinir le règlement sur les châssis pour répondre aux besoins énergétiques des nouveaux groupes motopropulseurs. » a commenté le président de la FIA, Mohamed Ben Sulayem, a commenté cette publication en ces termes. « En collaboration avec nos partenaires de la Formule 1 et avec l’aide des 10 équipes du sport et de toutes nos parties prenantes, il s’agit d’une révision unique qui permettra à notre championnat de premier plan d’être encore plus en phase avec ce qui se passe dans le monde. »
La nouvelle réglementation stipule que les bras de suspension pourront être fabriqués de manière additive à partir de titane ainsi que des alliages de titane (Grade 1, Grade 2, Ti6Al4V, Ti6AL4V ELI, Ti 5553, Ti 6242), mais aussi d’alliages d’aluminium : AlSi10Mg, AlSi7MG, Al Cl-30AL, P339 AM, EOS Aluminium 2139 AM, Aheadd CP1, et des alliages d’aluminium avec renfort particulaire, A20X, 2024-RAM2, 6061-RAM2.
« Le règlement sur les groupes motopropulseurs a déjà permis à un nombre record de fabricants de groupes motopropulseurs de s’engager dans le sport » poursuit Mohamed Ben Sulayem avant de conclure : « Et maintenant, en tandem avec les règlements sur les châssis qui prévoient des voitures plus légères, plus agiles et dotées de solutions aérodynamiques innovantes, nous avons créé un ensemble de règlements conçus non seulement pour améliorer les courses, mais aussi pour rendre le championnat encore plus attrayant pour les fabricants de PU, les équipementiers et les concurrents existants. Les principales caractéristiques du règlement 2026 de la F1 sont la technologie de pointe, la durabilité et la sécurité. Notre objectif, en collaboration avec la Formule 1, était de produire une voiture adaptée à l’avenir de la catégorie d’élite du sport. Nous pensons avoir atteint cet objectif.”
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