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Il retrouve son visage grâce à l’impression 3D

«Il est hélas devenu évident qu’aujourd’hui notre technologie a dépassé notre humanité» cette citation que l’on doit à un certain Albert Einstein, bien que reflétant une réelle problématique, mériterait pourtant d’être nuancée… L’actualité qui suit illustre en effet toute l’ambivalence d’une technologie qui parfois rejoint au contraire cette humanité et même y participe. Un double visage parfaitement incarné par Stephen Power, un britannique de 29 ans originaire de Cardiff qui a pu bénéficier d’une technologie de plus en plus en vogue, l’impression 3D…

« Les résultats sont bien meilleurs que tout ce que nous avons pu faire auparavant »

L’histoire commence en 2012 où  Stephen Power a été gravement blessé lors d’un accident de moto. Outre ses deux jambes et son bras cassés et bien que portant un casque; ses deux os de la joue, ses orbites, son crâne, ainsi que sa mâchoire supérieure ont été brisés sous la violence de l’impact.  « Je ne me souviens pas de l’accident. Je me rappelle seulement des cinq minutes le précédant et de m’être réveillé à l’hôpital plusieurs mois après. »

Ses blessures étaient si graves qu’elles ont nécessité toute une équipe de traumatologie, d’orthopédie et des chirurgiens plasticiens. Une greffe osseuse avait même été nécessaire pour sa jambe droite. Cependant les dégâts sur son visage étaient tels, qu’ils ne pouvaient être complètement réparés. Adrian Sugar, consultant chirurgien maxillo-facial explique: « Nous avons fixé ses fractures faciales mais il avait endommagé son œil gauche et les ophtalmologues ne voulaient pas que nous fassions quoi que ce soit qui aurait pu nuire encore davantage à sa vue. »

2 ans plus tard le Dr Sugar a donc envisagé une nouvelle opération pour redonner au visage une symétrie originale.  Après avoir réuni son équipe afin de déterminer la technique la plus appropriée, le choix s’est rapidement porté sur l’impression 3D. La première étape a donc consiter à modéliser le crâne de Stephen Power par tomodensitométrie. La pièce a ensuite été imprimée sur une imprimante de type SLS (frittage laser) de manière à créer un guide de coupe pour repositionner les os et fixer des prothèses. Un modèle faisant également office de patron pour imprimer des implants en titane sur mesure parfaitement adapté à la morphologie du patient.

« Ce qui est vraiment innovant dans ce cas ce que nous avons utilisé la 3D tout au long du processus. Pour couper les os, pour reconstituer le visage puis pour créer les implants avec une grande précision. Les résultats sont bien meilleurs que tout ce que nous avons pu faire auparavant, c’est incomparable. » rajoutait le professeur Sugar.

Pas moins de 8h d’opération ont été nécessaires pour fracturer les os de pommettes avec les guides de coupe, les remettent dans leur position initiale et enfin poser les prothèses en titane.

«La technologie nous a permis d’être beaucoup plus précis et d’obtenir un meilleur résultat pour le patient », ajoute-il. Les deux chirurgiens et des patients sont satisfaits du résultat de l’opération. La pommette de M Power est dans une meilleure position et l’œil n’est plus en contrebas, il est maintenant légèrement surélevé mais celui-ci aura un meilleur positionnement d’ici quelques mois dit M. Sugar.

Avant l’opération M. portait un chapeau et des lunettes pour dissimuler son visage. Depuis, ce dernier ne se cache plus, il peut désormais avoir une vie normale, faire des choses de tous les jours, voir des gens et sortir en public. Stéphane Power a déclaré: « Pour être honnête, ils avaient déjà fait du très bon travail avant cette opération. Mais là je suis vraiment bluffé par le résultat, je leur tire mon chapeau… »

Cette reconstruction fasciale a été le fruit d’une collaboration entre le Centre for Applied Reconstructive Technologies, l’unité maxillo-faciale de l’hôpital Morriston et le Centre national de recherche et développement de l’Université Metropolitan de Cardiff.

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