Fournissant une source d’énergie indispensable à de nombreuses industries, allant du transport au chauffage, le secteur du pétrole et du gaz continue de jouer un rôle majeur dans les revenus nationaux de nombreux pays producteurs. Parmi ces nations figure le Nigeria. Première économie d’Afrique, celle-ci abrite l’un des secteurs énergétiques les plus importants du continent, avec la présence de plusieurs supermajors du pétrole et du gaz.
Malgré des profits records, ces derniers se voient néanmoins confrontés au défi de maintenir et de réparer des équipements vieillissants, lesquels se montre parfois difficile à entretenir du fait de la rareté de leurs pièces de rechange. La difficulté réside dans le remplacement des pièces obsolètes qui parfois ne sont même plus fabriquées, ce qui peut entraîner des perturbations significatives dans les opérations. Et même lorsque les pièces sont disponibles, leur production se montre souvent très longue et coûteuse.
Par sa liberté de conception et sa grande agilité, la fabrication additive apparaît donc comme l’une des solutions les plus pertinentes pour résoudre cette problématique. De Chevron à Total, ils sont plusieurs grands noms du oil & gaz à avoir démontré la capacité de l’impression 3D à résoudre des problèmes de maintenance. Dans ce secteur où la rapidité de livraison est essentielle et le coût des pièces élevé, l’impression 3D a en effet une très belle carte à jouer.
À titre d’exemple citons le cas de Vallourec, le spécialiste français des tubes pétroliers. En 2022, pour répondre à une demande urgente d’une compagnie pétrolière dénommée Weatherford portant sur la réalisation des bouchons de levages, le groupe tricolore avait recouru à l’impression 3D. Non seulement la livraison avait été effectuée dans les temps, mais bien avant le début des opérations. Imprimées avec un robot WAAM de Vallourec situé à Singapour, soit à seulement 6 heures de vol du client final, les deux pièces étaient parvenues à leur client en moins de 2 mois au lieu des 3 à 4 mois habituels.
C’est de là qu’est née RusselSmith, un fournisseur de solutions de FA industrielles basé en Afrique de l’Ouest. Basée à Lagos, au Nigéria, cette société de service pétrolier peut se targuer d’être la seule organisation qualifiée par la Commission nigériane de réglementation du pétrole en amont (NUPRC) pour déployer des solutions industrielles de fabrication additive non métallique dans l’industrie pétrolière et gazière nigériane.
Il y a quelques jours, l’entreprise a révélé un partenariat avec 3YOURMIND ayant pour objectif de développer une plateforme de fabrication additive. D’origine allemande, cette société si vous ne la connaissez pas, s’est faite connaître pour son logiciel d’automatisation dédié à la fabrication additive. Celui-ci permet d’identifier plus facilement les pièces imprimables en 3D, et d’optimiser le flux de travail de l’impression 3D.
« Il existe un potentiel important d’amélioration de l’efficacité opérationnelle dans l’industrie pétrolière et gazière grâce à la fabrication additive de pièces existantes »
RusselSmith explique qu’il tirera parti de cet outil pour identifier des applications viables de fabrication additive pour l’industrie pétrolière et gazière. Une fois les pièces identifiées pour leur compatibilité technique et leur faisabilité économique, celui-ci utilisera son expertise en conception pour la fabrication additive (DfAM) pour les optimiser et les produire en technologie additive. Les pièces optimisées seront ensuite ajoutées à l’interface d’inventaire numérique alimentée par 3YOURMIND, permettant à RusselSmith de rationaliser les opérations de tarification, de livraison et de commande pour ses clients.
Quant on sait que 3YOURMIND a récemment rejoint Roboze 3D Parts, un service de fabrication additive créé par Roboze, lequel est un fabricant italien spécialisé dans les imprimantes 3D industrielles polymère haute performance, cela suggère que certaines des pièces produites avec pourraient permettre le remplacement de pièces métalliques. En outre, Roboze bénéficie d’une solide expérience dans ce secteur. En plus d’avoir dirigé le comité de normalisation API 20T, l’entreprise a qualifié avec succès plusieurs composants de vannes, pompes ou turbines pour de grands opérateurs internationaux, sociétés de services et OEMS.
« Il existe un potentiel important d’amélioration de l’efficacité opérationnelle dans l’industrie pétrolière et gazière grâce à la fabrication additive de pièces existantes, et tout commence par la capacité d’identifier des pièces viables dans l’ensemble de l’industrie et de déterminer les moyens les plus efficaces de fabriquer ces pièces de manière additive. » déclare Kayode Adeleke, PDG de RusselSmith. « Nous sommes heureux de nous associer à 3YOURMIND pour améliorer nos solutions, et nous sommes impatients d’avoir ensemble un impact positif dans la région. »
Parmi les entreprises les plus connues à avoir déjà fait confiance à 3YOURMIND, on peut citer la SNCF. En 2021, la a Société nationale des chemins de fer français avait officialisé l’utilisation de son logiciel pour numériser ses stocks. Une solution qui déjà à l’époque, lui avait permis d’identifier 10,3 % de pièces imprimables en 3D sur plus de 30 000 pièces de rechange, mais aussi de réduire ses délais de livraison de 85 %.
Pour l’industrie extractive, comme pour de nombreux autres secteurs, l’adoption de la fabrication additive promet une production plus intelligente grâce à possibilité d’une fabrication à la demande et la création de bibliothèques numériques. Convaincu de cela, le spécialiste français des tubes pétroliers Vallourec, a inauguré l’an passé une unité de fabrication additive métallique. Installé sur son site de production et de Recherche & Développement d’Aulnoye-Aymeries (Hauts de France), celui-ci est équipé de deux robots fonctionnant selon un procédé de type DED (dépôt de matière sous énergie concentrée).