À l’instar de l’aérospatiale, la Formule 1 est un secteur en quête perpétuelle de performance qui a très vite su tirer parti des bénéfices de l’impression 3D pour repousser les limites de ses véhicules. C’est dans ce contexte de course effrénée à l’innovation, qu’on apprend aujourd’hui que Sauber Technologies , une filiale du groupe Sauber qui dirige l’équipe de Formule 1 Alfa Romeo, a signé un partenariat de fabrication additive avec le constructeur allemand EOS.
Conclu à l’occasion du Grand Prix de F1 d’Espagne le week-end dernier, cet accord a pour objectif d’optimiser la fabrication des ailerons, mais aussi d’autres pièces d’utilisation finale, ainsi que d’aides à la production pour les voitures de l’écurie suisse. L’utilisation de la fabrication additive en Formule 1 est d’autant plus pertinente, que cette discipline se caractérise par des cycles d’innovation extrêmement courts, qui obligent donc à adapter et fabriquer rapidement des itérations de nouvelles pièces. Dans le même temps, l’industrie de la course exige des conceptions innovantes et souvent inhabituelles qui répondent aux injonctions de toujours plus de rapidité, d’allègement et de fiabilité.
“Nous voyons des applications de fabrication additive en F1 pour le prototypage et la production en série où la qualité reproductible des pièces est essentielle.” Commente Markus Glasser, vice-président senior EMEA chez EOS. “Avec Sauber, nous visons ici à établir de nouvelles références. Avec davantage d’applications AM en série en F1, l’automatisation sera également essentielle, permettant une productivité accrue et des coûts par pièce réduits. Sauber est le premier client de la fabrication additive à base de polymères, l’intégrant dans sa production, y compris l’installation d’un système EOS P 500.”
Le système concerné par ce partenariat est une EOS P 500 qui sera installée dans les prochains mois dans les ateliers de Sauber Technologies. Une imprimante 3D SLS grand format, capable de répondre aux exigences les plus élevées en matière de précision mécanique et dimensionnelle ainsi qu’en termes de reproductibilité. Elle dispose d’une enceinte qui lui permet de produire de grandes pièces pouvant mesurer jusqu’à 500 x 330 x 400 mm, ou plusieurs petits lots, dans des polymères allant de la poudre de polyamide blanc à des matériaux plus techniques tels que le PEKK.
Bien sûr, la présence d’une imprimante 3D dans l’écurie suisse de Formule 1 ne date pas d’aujourd’hui. Tout comme ses concurrents, notamment Renault, dont nous avions déjà évoqué ici son partenariat avec 3D Systems, Alpha Romeo s’appuie de longue date sur cette technologie, notamment pour faire du prototypage, et ces dernières années de plus en plus pour des pièces d’utilisation finale. Parmi les cas d’applications on retrouve notamment des boîtiers électriques, de conduits de refroidissement et des capots.
S’il reste plus difficile de savoir quelles pièces sont fabriquées avec les technologies d’impression 3D métal (parce que probablement plus critiques), on sait que les écuries disposent également de machines industrielles dédiées très performantes. On se souvient qu’en 2018, Alpha Romeo avait prolongé un contrat avec le constructeur néerlandais d’imprimantes 3D métal Additive Industries. Un renouvellement de confiance qui s’était notamment traduit par l’acquisition d’une 3ème système MetalFAB1. Véritable mastodonte, cette machine industrielle se caractérise par son généreux volume de fabrication (420 x 420 x 400 mm), et ses 4 lasers 400 W qui lui permettent d’imprimer simultanément plusieurs matériaux d’impression 3D différents.