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ABB se tourne vers l’impression 3D pour ses pièces de rechange de turbocompresseurs

Turboprocesseurs ABB

Turbocompresseurs ABB (crédits photo : ABB Turbocharging)

ABB Turbocharging, une société suédo-suisse spécialisée dans la fabrication et la maintenance de turbocompresseurs pour les moteurs diesel et gaz, a décidé de miser sur l’impression 3D pour numériser ses stocks de pièces détachées métalliques. Très largement sous-exploitée, la capacité de la fabrication additive à créer des bibliothèques numériques pour s’affranchir des contraintes des stocks physiques, commence doucement à s’immiscer dans les pratiques.

Dans le cas présent, ABB Turbocharging a fait le choix de se tourner vers Additive Industries, un fabricant néerlandais d’imprimantes 3D métal industrielles grand format. Le choix de l’entreprise s’est plus exactement porté sur sa MetalFAB 1, un système à fusion laser sur lit de poudre qui offre un généreux volume de fabrication de 420 x 420 x 400 mm. ABB Turbocharging explique vouloir tirer parti de celui-ci pour s’affranchir du moulage en coulée, une méthode qu’il juge trop inefficace pour entretenir ses 200 000 turbocompresseurs.

L’entreprise pointe plus exactement du doigt les délais de fabrication beaucoup trop longs, pouvant aller jusqu’à neuf semaines. Pour cette raison, des stocks conséquents de pièces de rechange doivent être mis en place pour se prémunir des pénuries de réapprovisionnement. En comparaison, les délais d’exécution avec la MetalFAB 1 peuvent être réduits à seulement une semaine. Une réactivité qui permet de libérer un espace considérable de stockage.

« Le potentiel de l’impression 3D pour la fabrication à la demande de pièces de rechange est immense »

Egon Seegers, directeur général des pièces de rechange d'ABB Suisse SA, Turbocharging.

Egon Seegers, directeur général des pièces de rechange d’ABB Suisse SA Turbocharging posant devant la MetalFAB1 (crédits photo : ABB Turbocharging)

« Avec ABB, nous avons ajouté un autre leader du marché à notre liste très ciblée de clients. Ils s’engagent à faire progresser le domaine de la fabrication numérique de pièces de rechange, très pertinent à une époque où la réduction des délais et la limitation des mouvements logistiques dans le monde sont essentielles », a déclaré Ian Howe, PDG d’Additive Industries. « ABB entretient plus de 200 000 turbocompresseurs dans le monde entier sur des navires, dans des centrales électriques, des groupes électrogènes, des locomotives diesel et de gros véhicules tout-terrain. Le potentiel de l’impression 3D pour la fabrication à la demande de pièces de rechange est immense », a déclaré Mark Massey, CCO d’Additive Industries. »

Présente dans 100 pays avec environ 136 000 collaborateurs et un chiffre d’affaires de 28,9 milliards de dollars en 2021, ABB est l’une des plus grandes sociétés d’ingénierie. Sa division robotique n’est d’ailleurs pas étrangère à l’impression 3D. Ses bras robotisés sont employés pour fabriquer des imprimantes 3D plus libres de leurs mouvements que les systèmes cartésiens, avec des capacités améliorées en termes de volume de fabrication et de complexité de formes géométriques. Des entreprises d’impression 3D tirent parti de ces facultés pour imprimer par exemple des structures en béton, des ponts d’acier ou encore des hélices de navire. Sa popularité est d’ailleurs devenue telle qu’un complément logiciel dédié à l’impression 3D a été introduit dans son logiciel RobotStudio.

Le fait qu’une société majeure comme ABB se tourne vers l’impression 3D dans l’optique de rationaliser ses stocks physiques, prévaut de l’ampleur que pourrait prendre cette technologie dans la création de bibliothèques numériques de pièces de rechange dans les années à venir. Citons le cas de la SNCF qui l’an passé avait officialisé son utilisation d’un logiciel développé par 3YOURMIND pour numériser ses stocks. Une solution qui déjà à l’époque, lui avait permis d’identifier 10,3 % de pièces imprimables en 3D sur plus de 30 000 pièces de rechange, mais aussi de réduire ses délais de livraison de 85 %.

Alexandre Moussion