Sur le créneau de l’impression 3D céramique, certes en pleine croissance mais bien moins établi que les matériaux polymères ou métalliques, les fabricants s’évertuent à démocratiser ce procédé en proposant des machines toujours plus accessibles et performantes.
S’inscrivant dans cette tendance, le fabricant chinois Cerambot s’est employé à élargir le nombre de matériaux pouvant être traités par sa solution d’impression 3D céramique FFF de bureau. Dévoilée cette semaine, sa dernière née estampillée « Matrix », est une imprimante 3D multi-matériaux qui se distingue par sa grande polyvalence. Là où la concurrence se cantonne le plus souvent à l’argile, cette machine peut traiter aussi des matériaux plus techniques tels que l’alumine, l’oxyde de zirconium, le carbure de silicium et le silicate de sodium.
Pour une utilisation plus créative et durable, la conception de Matrix a également été pensée pour permettre l’impression d’un large éventail de matériaux visqueux, notamment la pâte à papier fabriquée à partir de vieux papiers, les coquilles d’œufs recyclées, les coquilles broyées en poudre ou encore les fibres végétales issues de déchets alimentaires.
Parmi les nouveautés les plus notables, les adeptes de la marque auront certainement remarqué que le fabricant a une nouvelle fois opté pour une structure cartésienne plutôt que Delta. Cerambot justifie ce choix en expliquant que les systèmes cartésiens sont capables de coordonner plus précisément l’emplacement de la tête d’impression grâce à un système de rails et de portique, mais aussi des axes plus rigides que ceux des imprimantes Delta. Une conception qui s’accompagne également d’un volume de fabrication bien plus élevé, soit de grandes pièces pouvant faire jusqu’à 500 x 500 x 700 mm, contre 85 mm de hauteur sur 170 mm de diamètre pour son aînée. Sur le papier, la Matrix serait également plus rapide et plus précise que ses concurrentes. Les spécifications donnent une vitesse max de 60mm/s et une épaisseur minimale de couche de 0,4 mm.
« L’impression 3D en céramique est l’un des nouveaux développements les plus passionnants dans le domaine du prototypage et des arts créatifs »
Cela étant dit, l’amélioration la plus évidente et qui pourrait convaincre les utilisateurs déçus, réside dans le nouveau système d’extrusion. CeramBot explique s’être attaqué à un problème récurrent chez les imprimantes 3D céramique qui est que pendant le remplissage de l’argile dans le tube, des bulles d’air peuvent être piégées. Cela entraîne généralement une extrusion incomplète et une impression ratée. Parti de cette problématique, le fabricant a donc conçu une nouvelle extrudeuse qui supprime totalement ce problème en éliminant l’air de la cartouche avant son remplissage.
« L’impression 3D en céramique est l’un des nouveaux développements les plus passionnants dans le domaine du prototypage et des arts créatifs. Mais les utilisateurs se débattent souvent avec des bulles d’air piégées dans le matériau qui peuvent ruiner les impressions. » Explique Jony Liu, CEO de Cerambot. « En écoutant et en travaillant avec nos utilisateurs fidèles dans le monde entier, nous avons identifié ce problème troublant et conçu une nouvelle extrudeuse plus avancée pour éliminer ce problème. Nous avons appelé ce nouveau composant l’extrudeuse à chambre à air – ACE en abrégé. Avec la Matrix ACE, les bulles d’air sont absorbées par la chambre à air lorsqu’elles entrent dans l’extrudeuse, ce qui résout complètement le problème des modèles abîmés par l’air éjecté de la buse de l’extrudeuse, améliorant ainsi considérablement le taux de réussite de l’impression. »
À l’instar de ces aînées, cette imprimante céramique à bas coût a été mise en pré-vente sur Kickstarter. Les intéressés pourront se procurer celle-ci à partir de 814 €. La gamme Matrix comprend trois modèles : M500, M600 et M700, qui peuvent produire des pièces en céramique de différentes tailles. Les cartouches de consommable ont une contenance allant de 2 L pour 3,6 kg, jusqu’à 5 L et 9 kg.
