Après Sculpteo et son passage sous pavillon allemand, c’est un autre acteur phare du marché de l’impression 3D français qui pourrait connaître un profond bouleversement. Le fabricant roubaisien Dagoma, l’un des pionniers de l’imprimante 3D grand public en France vient d’annoncer son placement en redressement judiciaire en vue d’une transformation de son capital. Soumis ces dernières années à une concurrence de plus en plus rude des machines chinoises et d’une professionnalisation du marché, la marque au triangle se voit aujourd’hui suspendue à la décision du tribunal du commerce pour se relancer avec un nouveau plan de transformation tourné vers le segment professionnel. Afin d’éclaircir la situation, Primante3D a interrogé le cofondateur de Dagoma Matthieu Régnier.
« notre volonté est d’effectuer un pivot et la situation d’actionnariat ne le permettait pas sans ce redressement judiciaire »
Bonjour Matthieu. Six ans après sa création Dagoma vient malheureusement d’officialiser son redressement judiciaire. Qu’est-ce qui a conduit à cette situation ?
Nous avons fait le choix en tant que fondateurs de demander la mise en redressement judiciaire de l’entreprise après en avoir parlé aux salariés. Même si nous somme conscients que cela génère une part d’insécurité, c’est un choix assumé. Notre volonté est d’effectuer un pivot et la situation d’actionnariat ne le permettait pas sans ce redressement judiciaire. C’est donc avec un nouveau plan, pour de nouveaux projets et avec de nouveaux investisseurs que nous souhaitons nous (re)lancer.
Quels sont les objectifs de cette action et les échéances ?
Les échéances sont simple, les repreneurs et investisseurs ont 4 semaines pour faire une proposition. 1 mois plus tard, la décision sera rendue.
« Depuis plus de 4 ans, nous travaillons sur une imprimante PRO »
Quels sont les atouts de Dagoma pour réussir son repositionnement sur le segment professionnel et les défis à relever ?
Voici plus de 6 ans que nous imprimons en 3D, que nous travaillons et optimisons nos imprimantes 3D. Depuis plus de 4 ans, nous travaillons sur une imprimante PRO facile à utiliser. Nous pensons être prêts, avec plus d’un million de pièces imprimées depuis ces 3 dernières années, nous avons une réelle expérience des besoins professionnels.
Cette transition peut-elle se faire en gardant intacte votre philosophie ?
Bien sur ! Nous continuons de simplifier et de rendre accessible cette technologie. Bien sûr nous n’abandonnons pas le segment du grand public, au contraire, nous nous basons sur notre expérience pour lancer un nouveau segment, celui des PRO.
« continuons de proposer des innovations et simplifions les machines et le marché se réveillera »
Comment vois-tu l’avenir de l’impression 3D grand public ?
L’impression 3D grand public est en baisse depuis 2 ans maintenant. J’espère profondément que les consommateurs découvre un jour à quel point l’impression 3D (et plus généralement la fabrication locale) peuvent changer leurs mode de consommation. Attendons encore quelques années, continuons de proposer des innovations et simplifions les machines et le marché se réveillera !
Un dernier message pour votre communauté ?
Un énorme MERCI. En effet depuis mercredi soir nous recevons un nombre de messages / mails / instagram / twitter… impressionnant de soutien et de marques de sympathie. C’est très agréable et cela nous donne, à toute l’équipe, une envie énorme de faire encore plus !