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Un bateau imprimé en 3D en fibres de verre au salon nautique de Gênes

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MAMBO (pour Motor Additive Manufacturing Boat), c’est le nom d’un bateau imprimé en 3D en fibres de verre qui naviguera dès demain sur les eaux italiennes à l’occasion du salon nautique de Gênes. Dévoilée pour la première fois lors du Formnext 2019, cette embarcation est une première pour le secteur maritime. Long de 6,5 mètres pour 2,5 mètres de large, Mambo est un bateau à moteur qui se distingue par sa coque entièrement imprimée en 3D avec des fibres de verre continues. Derrière cette prouesse se cache un certain « Moi Composites », une jeune start-up italienne qui utilise une méthode d’impression 3D composite continue réalisée au moyen de bras robotiques Kuka.

L’arrivée de systèmes d’impression 3D très grand format sur le marché intéressent particulièrement le secteur nautique qui pour fabriquer ses coques utilisent de grands moules, qui d’une part sont très coûteux à fabriquer, mais qui laissent aussi peu de place à la complexité de formes. Particulièrement bon marché par apport aux techniques classiques, surtout lorsqu’il s’agit de géométries organiques, la fabrication additive permet en outre de créer de larges structures en une seule fois, tout en évitant des étapes d’assemblage ou de post-traitement très chronophages.

La dernière prouesse du genre nous avait été fournie l’an passé par des chercheurs de l’Université du Maine, qui étaient parvenus à décrocher le record du monde du plus grand bateau imprimé en 3D. L’embarcation avait été réalisée en seulement 72 heures à partir d’un mélange de plastique et de cellulose du bois.

« Nous avons imprimé un bateau en 3D, en renforçant le concept de personnalisation avec un design unique »

Technologie d'impression 3D à fibres continues mise au point par Moi Composites

Technologie d’impression 3D à fibres continues mise au point par Moi Composites (crédits photos : Moi Composites)

Coque du Mambo en fibres de verre continues (crédits photo : Autodesk)

Coque du Mambo en fibres de verre continues (crédits photo : Autodesk)

Moi Composites indique avoir utilisé deux robots 6 axes Kuka Quantec High Accuracy, dont le mouvement guidé par un algorithme (Grasshopper) permet de déposer un plastique thermodurcissable chargé en fibres continue. Au fur et à mesure de l’impression, ces dernières sont durcies par une source de lumière UV. Sa collaboration avec le géant du logiciel Autodesk, a permis de réaliser une coque en forme de Y, dont la structure monocoque, organiques et asymétriques, s’inspirerait du fameux Arcidiavolo de Sonny Levi. Chaque section individuelle de la coque a été laminée en sandwich, puis assemblée aux autres. Le MAMBO a ensuite été peint en bleu.

Gabriele Natale, PDG et cofondateur de Moi Composites, commente : “Nous avons participé au salon nautique de Gênes en 2017, et c’est au cours de cet événement que nous avons eu l’idée de fabriquer le MAMBO. Nous avons d’abord vu le projet prendre forme, puis nous l’avons fait vivre, et enfin, le MAMBO est arrivé en mer. Nous avons imprimé un bateau en 3D, en renforçant le concept de personnalisation avec un design unique créé et adapté dans l’esprit du propriétaire, pour donner à chacun la possibilité de comprendre et de vivre la mer à sa manière. Tout cela ne serait pas arrivé sans le soutien de nos partenaires, qui ont cru avec nous à cet ambitieux projet.”

Equipé d’un moteur de 115 cv pour emmener ses 800 kg, le Mambo bénéficie d’un système de navigation, d’un sol en liège, et de sièges en cuir blanc. Annoncé comme le premier bateau imprimé en 3D au monde dans un matériau thermodurcissable en fibre de verre continue, il sera présenté au salon nautique de Gênes 2020 du 1er au 6 octobre.

bateau MAMBO imprimé en 3D
Alexandre Moussion