À juste titre pointée du doigt pour son manque de politique d’encouragement et d’organisation nationale autour de la fabrication additive, la France bénéficie néanmoins de sérieux atouts dans ce domaine. Elle compte même parmi les leaders mondiaux en terme d’innovation et d’utilisation de l’impression 3D. À tel point que dans sa dernière étude sur le marché la fabrication additive en 2019, le cabinet SmarTech Analysis classait l’hexagone comme le 4ème pays dans le monde ayant généré le plus de revenus, soit au total plus de 489 millions d’euros.
S’appuyant sur des critères différents d’appréciations, le fabricant néerlandais Ultimaker est arrivé au même constat. Pour la deuxième année consécutive, son étude mondiale intitulée « 3D Printing Sentiment Index 2021 », classe la France 4ème des pays leaders en matière d’impression 3D en 2020. Basée sur des données récoltées auprès 2525 d’utilisateurs professionnels d’Ultimaker dans 12 pays – leur connaissance du marché de la fabrication additive, leur niveau d’adoption ou encore leurs investissements – l’étude d’Ultimaker montre que les français seraient encore plus nombreux à avoir adopté l’impression 3D durant cette période. Tandis que 67 % d’entre-eux connaissent cette technologie, 43 % l’auraient déjà adopté dans leur entreprise. Un bon résultat pour les professionnels français, sachant que la moyenne du rapport s’élève à 71 et 39 %.
Lorsque Ultimaker se penche sur les pratiques des sondés en terme de matériaux, les chiffres de 2020 restent sensiblement les mêmes. La majorité des sondés français, soit 82 % (5 points de moins) disent encore majoritairement imprimer les plastiques et les polymères, contre 24 % pour les métaux et composites. Une tendance qui n’a rien d’étonnant au vue de l’ampleur prise par les thermoplastiques haute performance. Leur légèreté et leur solidité en font une alternative de plus en plus crédible, notamment pour remplacer certains métaux.
» La France constitue, avec l’Allemagne et le Royaume-Uni, l’un des plus grands marchés européens »
2020 marque en revanche un changement significatif dans les cas d’applications pour les utilisateurs français. Le prototypage rapide qui était la principale application de l’impression 3D en 2019 (76 %), n’est plus « que » de 65 %. C’est la production d’outillage qui arrive en première position avec 68% des applications. Un chiffre qui n’a rien d’étonnant au vue encore une fois des progrès réalisés par les polymères techniques, mais aussi l’essor des procédés à dépôt de fil métallique. Sur les avantages perçus de la fabrication additive, ils sont d’ailleurs 74 % des sondés à voir l’impression 3D comme un un moyen beaucoup plus efficace pour fabriquer des gabarits et des outils que les méthodes traditionnelles. C’est 5 % de plus que l’année précédente.
Toujours scrutée avec beaucoup d’intérêt, la part des pièces finies imprimées en 3D augmente très légèrement de 1 %, pour atteindre 48 % en 2020. Pour mesurer le chemin parcouru, un rapport de Sculpeo publié en 2015, révélait que seules 17 % des entreprises avaient recours à la fabrication additive pour des pièces d’utilisation finale. Les progrès réalisés par la technologie ainsi que la meilleure compréhension des industriels sur les bénéfices procurés, explique en partie cette progression. Paradoxalement, ils sont encore 39% à déclarer ne pas avoir suffisamment de compétences pour pleinement exploiter les avantages de la fabrication additive. C’est pourtant 6% de plus que dans l’édition précédente.
« La France dispose d’une base installée d’imprimantes de taille raisonnable et constitue, avec l’Allemagne et le Royaume-Uni, l’un des plus grands marchés européens. » Conclut Ultimaker dans son rapport. « Les taux d’adoption sont conformes aux moyennes mondiales et se situent dans l’ensemble dans la partie supérieure de ces moyennes. Le marché français compte un nombre assez important de personnes qui qualifient leurs connaissances d’expertes ou d’avancées et cette confiance se traduit par une vision assez optimiste/positive du potentiel futur de l’impression 3D. »