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L’Oréal s’associe l’américain Organovo pour imprimer ses échantillons de peau

Si la bioimpression pouvait jusqu’alors apparaître pour le grand public comme quelque chose d’abstrait ou de fantasmatique, une marque de premier plan mondial vient d’adouber cette technologie futuriste. Le géant de la cosmetique L’Oréal, a en effet sauté le pas en s’associant à l’américain Organovo, poids lourd du bioprinting. Conclu il y a quelques semaines, le partenariat vise à accroitre la production de ses échantillons de peau pour évaluer l’efficience et la toxicité de ses nouveaux produits.

Jusqu’alors l’Oréal s’appuyait sur des modèles physiologiques in vitro, créés à partir d’échantillons de peau issus de rebuts d’opérations de chirurgie esthétique. Des prélèvements fournis par une clinique de Lyon et envoyés à son laboratoire EpiSkin basé à technopole de Gerland. Une activité qui pour autant n’est pas nouvelle, l’Oréal ayant commencé ses recherches sur les modèles de peau reconstruite dès 1990, pour trouver une alternative aux tests sur les animaux. En 2011 l’Oréal inaugurait le premier centre mondial d’évaluation prédictive de l’industrie cosmétique, soit 2 ans avant que la réglementation européenne ne légifère sur les produits finis testés sur des animaux.

Avec ce procédé le géant français pouvait produire jusqu’à 150 000 unités de tissus, peaux et cornées reconstruite par an. Ainsi la moitié de la production servait à tester leurs propres produits et l’autre moitié était revendue à des laboratoires pharmaceutiques et des concurrents. Pour autant la technique n’est pas optimale, la production d’un échantillon de 0,5 cm2 sur 1mm d’épaisseur prendrait jusqu’à 1 semaine avec la phase de maturation.

En s’associant à Organovo, L’Oréal va pouvoir passer à la vitesse supérieure en accélérant sa production de peau, tout en diminuant ses coûts. Par apport aux techniques traditionnelles de culture cellulaire, le Bioprinting a par ailleurs l’avantage de produire des tissus beaucoup fidèles aux vrais tissus et permet donc de mener des tests plus pertinents et plus fiables.

Si la bio-impression peut permettre aussi de s’affranchir des tests sur les animaux, il n’en est rien pour l’Oréal qui n’en réalise plus depuis 2013. En  2011, seulement 1% de ses produits finis étaient testé sur des animaux. La production sera automatisée d’ici 5 ans, le temps pour les chercheurs de l’Oréal d’adapter la plateforme NovoGen Bioprinting d’Organovo et de cultiver les cellules nécessaires à la production. Si ce partenariat signe une étape importante pour cette technologie, on s’étonne que l’Oréal n’est pas privilégié le français Poetis et sa bioimpression 4D supérieure sur bien des points à celle d’Organovo.

Alexandre Moussion