Cette tendance très nette observée sur le dernier Formnext, qu’est l’industrialisation de l’impression 3D par une meilleure automatisation du flux de travail, se confirme de jour en jour. L’un des poids lourds de l’impression 3D en ligne, la plateforme de BASF, Sculpteo, vient de passer commande pour un système automatisé de AM-Flow.
Un joli coup réalisé par l’entreprise néerlandaise, qui signe là un acteur important de la fabrication additive en continu. Les bureaux de services comptent en effet parmi les plus grands utilisateurs de l’impression 3D. À ce titre, leurs marques de confiance jouent un rôle important dans le déploiement des nouvelles solutions additives.
Là où beaucoup de solutions automatisées se concentrent sur l’une ou l’autre des étapes du processus de fabrication additive, comme la conception ou le post-traitement, AM-Flow s’est attaqué à un autre maillon pourtant essentiel de la chaîne de fabrication, à savoir le tri et l’emballage.
Le secret de la jeune pousse réside notamment dans un logiciel appelé AM-VISION, qui utilise un système de reconnaissance de forme 3D capable d’identifier très rapidement (seulement 0,2 s) la nature des pièces imprimées en 3D en fonction de leur géométrie. Une fois identifiées, ces pièces sont ensuite triées à l’aide d’un autre système baptisé d’AM-SORT, puis prélevées à l’aide un bras robotique (AM-PICK), et enfin transportées par des cobots entièrement autonomes (AM-ROUTE).
Plus récemment, AM-Flow a également lancé « AM In-Line », une solution cette fois-ci dédiée au contrôle qualité pour les étapes qui suivent le processus de fabrication. S’appuyant sur la plateforme logicielle middleware exclusive de la société, celle-ci permet un contrôle des pièces amenées sur le convoyeur en renvoyant les données au système MES des clients.
Si nécessaire, ces derniers peuvent alors réimprimer immédiatement les pièces concernées, puis optimiser des paramètres de réglage des imprimantes 3D et des équipements de postproduction. L’entreprise néerlandaise revendique un contrôle de qualité à 100 %, à un temps de cycle de 10 secondes par pièce, avec une résolution de 50 microns. Elle ajoute que les problèmes tels que les ruptures, les déformations, les défauts de surface, etc. peuvent être facilement identifiés.
« Avec notre technologie AM-FLOW, nous sommes en mesure de proposer cette industrialisation numérique de bout en bout »
Quant à l’emballage, celui est lui assuré par « AM-BAGGING », un processus entièrement automatisé pour conditionner les pièces imprimées en 3D. Ce n’est pas tout, puisque celui-ci permet également l’impression de textes, de graphiques et de codes-barres haute résolution directement sur les sacs, qui sont alors prêts à être expédiés.
« Il est maintenant temps que la fabrication additive devienne une alternative sérieuse aux méthodes de production de masse traditionnelles. Pour y parvenir, nous devons créer un flux de travail entièrement numérique et minimiser les processus manuels. Avec notre technologie AM-FLOW, nous sommes en mesure de proposer cette industrialisation numérique de bout en bout. L’objectif ultime de la solution automatisée de post-impression d’AM-Flow est de réduire le coût par pièce de la fabrication additive afin de la rendre plus viable pour la production à grande échelle » déclarait il y a deux ans le CEO et fondateur d’AM-FLOW le Stefan Rink.
En dépit de ses nombreux atouts, la fabrication additive ne représente qu’environ 1 % du marché de la fabrication et de la production. Les solutions d’automatisation telles que celle proposée par AM-FLOW, constituent on le sait l’une des clefs pour élargir son adoption en faisant baisser le coût par pièce en mettant fin aux nombreuses interventions manuelles après leur production. Une meilleure rentabilité qui aura également pour effet de faire entrer encore davantages d’applications dans l’AM.
D’après un rapport de Mordor Intelligence, le marché de l’impression 3D automatisée qui était évalué à 706,69 millions USD en 2021, devrait se hisser à 5878,56 millions de dollars à l’horizon 2027, enregistrant ainsi un TCAC de 41,76 % au cours de la période 2022-2027. L’augmentation des investissements en R&D et la croissance de l’adoption de la robotique pour l’automatisation industrielle devraient propulser la croissance du marché.