La liberté de conception offerte par l’impression 3D a considérablement élargi les possibilités créatives des artistes en abattant les dernières limites de leur imagination. Les pensées et les idées les plus complexes peuvent se matérialiser, et dans des délais impossibles auparavant.
Cette capacité, un artiste très talentueux du nom de Atang Tshikare, a récemment pu l’expérimenter en réalisant en un temps record une imposante et complexe sculpture de 3 mètres de long. Une oeuvre composée de 1000 pièces imprimées en 3D, dont on apprend qu’elle a été commandée par le Time Out Market en Afrique du Sud, un concept de foire alimentaire de luxe qui rassemble sous un même toit une sélection de restaurants, bars et boutiques gérés par des chefs et des commerçants renommés.
Artiste autodidacte multidisciplinaire basé au Cap, Atang Tshikare a vu sa pratique évoluer au fil des vingt dernières années, passant du graffiti et du dessin à la sculpture d’art. Sa renommée s’est dernièrement renforcée grâce à une collaboration avec Dior, où il a contribué à la création de l’une des célèbres chaises médaillon de la marque qui est exposée au Metropolitan Museum of Art de New York.
Reconnu mondialement, il a également collaboré avec des marques telles que Adidas, Puma, L’Oréal. Malgré ses multiples disciplines artistiques, Atang Tshikare a choisi d’explorer l’impression 3D pour la première fois en vingt ans, utilisant cette technologie pour donner vie à sa sculpture intitulée « Hui! Gaeb’, » qui signifie « là où les nuages se rassemblent ». Tirant son nom de la langue du peuple KhoiSan, une tribu de chasseurs-cueilleurs d’Afrique australe qui serait la première à habiter le continent, cette création évoque la nature du Cap, une ville synonyme de nuages en « nappe » qui recouvrent la Montagne de la Table.
« Avec la quasi-totalité du montant de la commande, nous avons étendu notre capacité à une vingtaine d’imprimantes 3D de bureau Creality en quelques jours »
La difficulté à laquelle s’est confronté Atang Tshikare, concerne le délai très court qui lui était imparti pour réaliser cette oeuvre, soit seulement 17 jours. Conscients qu’ils ne pourraient la livrer à temps avec les méthodes traditionnelles, l’artiste et son équipe ont rapidement compris la nécessité de se tourner vers l’impression 3D.
Le problème était qu’ils ne disposaient que de trois machines : une imprimante 3D FDM et deux imprimantes résine. Les protagonistes se devaient donc d’augmenter leur capacité de production. C’est ainsi que la décision a été prise de faire l’acquisition de 16 nouvelles imprimantes 3D de bureau Creality Ender-3 V2. « Avec la quasi-totalité du montant de la commande, nous avons étendu notre capacité à une vingtaine d’imprimantes 3D de bureau Creality en quelques jours« , a déclaré Neo Waterson, co-fondateur de Form Farm. « Il s’agit d’une technologie de fabrication additive d’assez bas niveau, mais parfois c’est tout ce dont vous avez besoin. »
Alimenté par 20 kilos de filament, le parc machines a permis d’assurer la production des plus de 1 000 pièces nécessaires à la sculpture. Chacune a été minutieusement collée et assemblée à la main. Un des autres aspects étonnant de cette création, est que les pièces qui la composent ont été imprimées avec un taux très bas de remplissage, soit seulement 1 %. Une volonté de l’artiste, qui explique que la sculpture était destinée à être suspendue à une hauteur de 4 mètres. Opter pour des pièces plus denses aurait donc entraîné un surpoids, mettant ainsi en péril la stabilité du support.
Atang Tshikare, et ses partenaires Crayon Artel et Form Farm, n’en auraient pas fini avec l’impression 3D, puisqu’ils collaboreraient actuellement sur plusieurs autres projets artistiques tirant parti de cette technologie. On est bien sûr curieux de découvrir ces futurs créations…