Pépite du moment, AREVO est une jeune pousse californienne qui promet de révolutionner le secteur de la fabrication grâce à une plateforme d’impression 3D robotique spécialement conçue pour les matériaux composites. Actuellement en plein essor, ces matériaux représentent un fort potentiel pour l’industrie de la fabrication additive. Leur excellent rapport poids/résistant, en font aujourd’hui une alternative sérieuse à l’impression 3D métal, notamment dans les secteurs du transport où l’allègement est synonyme de performance et/ou de gain de carburant.
La start-up qui nous présentait il y a quelques semaine un vélo baptisé Superstrata, le premier doté d’un cadre monocoque en carbone, a annoncé hier l’introduction d’un nouveau système appelé Aqua 2. Il s’agirait aux dires de l’entreprise, du premier système à haute vitesse au monde pour l’impression 3D de composites en fibre de carbone continues. S’appuyant sur un procédé à dépôt de fil, le système robotique se distinguerait du précédent (AREVO AQUA / 01), par une vitesse d’impression quatre fois plus élevée et une qualité de fabrication supérieure.
En termes d’échelle, Aqua 2 pourrait construire des pièces d’une taille allant jusqu’à un mètre cube. La machine permettra la fabrication de grandes pièces complexes en fibre de carbone continues (avec du PEEK ou du PA), de haute résistance et allégées, chose qui est plus difficile avec les techniques classiques actuelles. Arevo proposera son nouveau système à la vente ou en tant que service.
« Nous pouvons offrir une qualité de qualité aérospatiale, pas seulement une qualité industrielle ou grand public, c’est pourquoi nous avons Airbus comme investisseur », commente Vu. Aqua 2 offre également une vitesse qui est primordiale pour une mise à l’échelle réussie et, plus tard, une production de masse. « La clé pour pouvoir imprimer des dizaines de milliers d’images par an est la mise à l’échelle. C’est pourquoi nous construisons l’une des plus grandes, sinon la plus grande installation de fabrication additive de composites en fibre de carbone au monde à partir de cet automne. »
En parallèle, la start-up a annoncé une nouvelle levée de fond 25 millions de dollars, qui porte aujourd’hui à 60 millions de dollars le financement total de la société. Parmi ses investisseurs figurent en autres, les compagnies américaines Khosla Ventures et Alabaster. En charge de la levée de fond avec GGV Capital, Defy Partners a également nommé un entrepreneur du nom de Brian Shin, pour rejoindre le conseil d’administration d’Arevo, qui comprend Hemant Bheda (co-fondateur), Sonny Vu (PDG) et Bruce Armstrong (Khosla).
« Nous sommes ravis d’avoir Defy et GGV Capital à bord pour apporter non seulement du capital, mais aussi une vaste expérience stratégique. Les intérêts forts de l’entreprise malgré des conditions de marché difficiles réaffirment vraiment notre vision », a déclaré Hemant Bheda. « Nous recherchons des talents supplémentaires en génie mécanique et en science des procédés / matériaux, en particulier des personnes qui maîtrisent les composites. »
La solution d’impression 3D développée par Arevo est la seule connue à ce jour dans le monde, capable d’imprimer de la fibre de carbone continue à une telle échelle. La plupart des appareils disponibles aujourd’hui sur le marché, sont des imprimantes 3D de bureau qui utilisent de la fibre de carbone finement hachée. Les impressions ne sont pas aussi résistantes. Quant aux machines d’Anisoprint, Markforged, Desktop Metal et Impossible Objet, bien qu’utilisant des fils continus, leurs volumes de construction sont beaucoup plus limités.