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Un nouveau matériau d’impression 3D anti-caries

Un nouveau matériau d'impression 3D anti-caries

Selon l’OMS la carie est l’une des maladies infectieuses les plus répandues dans le monde. Elle concernerait 80% de la population mondiale dont 60 à 90 % des enfants d’âge scolaire et près de 100 % des adultes. En France 90 % de la population a déjà eu une carie et un adolescent sur deux présente une dent cariée non soignée lors de l’examen de prévention à 15 ans. Dans de nombreuses parties du monde, les populations n’ont pas accès à l’hygiène dentaire, multipliant ainsi les risques de maladie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral, de diabète et même de démence.

Fort de ce constat sanitaire, des chercheurs de l’Université de Groningen aux Pays-Bas, ont développé un plastique antimicrobien imprimable en 3D. Selon les tests menés en laboratoire, lorsque le plastique est recouvert de salive, plus de 99 % des bactéries responsables de la carie (mutans Streptococcus) sont éliminées.

Le matériau se compose de sels d’ammonium quaternaire antimicrobiens. Chargés positivement, ces sels viennent perturber les bactéries chargées négativement qui éclatent et meurent à leur contact. Pour autant ce matériau est complètement inoffensif pour les cellules humaines. Un échantillon témoin dépourvu de sels chargés positivement, a éliminé moins de 1% des bactéries incriminées.

Des prothèses dentaires et des appareils orthodontiques imprimés en 3D

Se présentant sous la forme d’une résine, ce matériau s’imprime par stéréolithographie, un procédé d’impression 3D qui consiste à durcir une résine avec un rayon UV. Les chercheurs ont pu imprimer diverses prothèses dentaires et appareils orthodontiques qui ont été utilisés pour les tests mentionnés ci-dessus.

Les résultats étant très prometteurs, les chercheurs de l’Université de Groningen pensent déjà à étendre leurs recherches à d’autres applications comme le dentifrice et d’autres produits d’hygiène dentaire. Selon le Docteur Andreas Hermann, l’un des chercheurs de l’équipe, d’autres tests seront prochainement menés afin d’évaluer la résistance du matériau et son efficacité sur différentes durées d’exposition. Soumis aux bactéries pendant une période de 6 jours lors des tests, le matériau devra confirmer ses résultats sur des périodes plus courtes et plus longues.

Alexandre Moussion