Cruciale pour garantir qu’une pièce est bien conforme, et parfois même obligatoire pour l’utilisation de certaines pièces critiques, la certification est l’un des leviers clefs sur lequel la fabrication additive doit encore progresser pour atteindre le statut industriel auquel elle prétend. Pouvoir assurer la faisabilité et la qualité d’une pièce imprimée en 3D, est on le sait une étape incontournable pour attirer la confiance des utilisateurs finaux et positionner cette technologie comme une alternative de production fiable face aux méthodes traditionnelles.
Un constat pleinement partagé par Additive Assurance, une start-up australienne qui s’est donnée pour mission de développer des solutions d’assurance qualité pour les systèmes à fusion laser sur lit de poudre métallique (L-PBF). Pour apporter la preuve de la conformité de la fabrication, qui est la base de la certification des pièces, cette jeune entreprise (2016) venue de Melbourne a mis au point AMiRIS, un système de surveillance à haute résolution qui peut être facilement adaptée à n’importe quelle machine L-PBF.
Accessible via le cloud ou d’une installation en local, AMiRIS se présente en fait sous la forme d’un boîtier noir fixé sur le devant d’une imprimante 3D métal. Le système fonctionne avec des capteurs dont le rôle est de collecter des données qu’ils transmettent à un serveur central sur lequel des instances de calcul GPU identifient les défauts et les incohérences. À contrario des scanners jugés trop lents, l’opérateur peut très rapidement savoir si l’impression présente des anomalies, et ainsi la stopper la production pour éviter des dépenses importantes. Avec la centralisation des informations, l’utilisateur a une vue d’ensemble complète des opérations de fabrication additive. Cela couvre aussi bien les défauts des pièces, que la productivité des machines et la maintenance préventive.
« créer une solution universelle d’assurance qualité qui fonctionne de manière transparente sur différentes marques de machines »

Le système AMiRIS-LF équipant une imprimante 3D métal TRUMPF/Sisma Mysint 300 (crédits photos : Additive Assurance)
Ce qui distingue la solution d’Additive Assurance par rapport à l’existant, c’est qu’au lieu de se concentrer sur les moindres détails de chaque opération de la machine, AMiRIS fonctionne comme un système d’imagerie qui observe l’intégralité de chaque couche. L’entreprise utiliserait pour cela des analyses d’apprentissage automatique qui consistent à transformer le flux de données en critères de réussite ou d’échec qui ont été définis par l’utilisateur. Parmi ces critères on retrouve divers aspects tels que les défaillances des machines, les erreurs de balayage laser, les variations géométriques, les interférences du rouleau, les fluctuations du processus, ou encore la sous-fusion et la sur-fusion.
Confortée par cette approche innovante, la start-up australienne a décidé d’élargir sa technologie aux systèmes de fabrication additive grand format. Dévoilée il y a quelques jours, sa nouvelle solution de contrôle appelée l’AMiRIS-LF. est un système de surveillance qui a été spécialement conçu pour les imprimantes à fusion sur lit de poudre par faisceau laser (PBF-LB) de grande taille, c’est à dire des machines proposant des volumes de fabrication de 400 mm ou plus.
Comme chacun l’aura deviné, cette solution vise plus exactement à pénétrer des marchés où l’on fabrique de grandes pièces métalliques à haute valeur ajoutée. C’est le cas de secteurs tels que ceux de l’aérospatiale, la défense ou encore de l’énergie. Au-delà d’AMiRIS-LF, la société en a profité pour déclarer que sa solution standard AMiRIS, introduite pour la première fois en 2021, est aujourd’hui compatible avec huit différents types de machines PBF-LB. « AMiRIS LF reflète notre engagement en faveur de l’innovation et de la qualité dans la fabrication additive, nous rapprochant ainsi de notre mission consistant à créer une solution universelle d’assurance qualité qui fonctionne de manière transparente sur différentes marques de machines », a commenté Marten Jurg, co-fondateur et PDG d’Additive Assurance.
Dans le même temps, Additive Assurance a également annoncé la création d’un centre d’excellence dédié à la qualité de la fabrication additive métallique au sein de son usine d’Oakleigh, située à Victoria en Australie. La société explique avoir installé un système à fusion laser sur lit de poudre TRUMPF/Sisma Mysint 300. Une installation qui aurait été réalisée en collaboration avec Headland Technology, un fournisseur majeur de technologies de fabrication avancées, qui servira de vitrine technologique pour les applications de contrôle qualité. Elle renforcera également les capacités de développement de l’entreprise dans le domaine de la fabrication additive métallique.
Les intéressés qui souhaiteraient en savoir plus sur AMiRIS-LF et ses capacités, auront l’occasion de la découvrir très prochainement au salon Formnext qui se tiendra à Francfort du 7 au 10 novembre. Additive Assurance exposera au hall 12.0 B59.
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