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La NASA teste avec succès son moteur de fusée imprimé en 3D RS-25

moteur RS-25 imprimé en 3d

Moteur RS-25 imprimé en 3D (crédits photo : NASA)

Démontrant une nouvelle fois l’impact grandissant de la fabrication additive dans l’aérospatial, la célèbre NASA a annoncé hier avoir testé avec succès un moteur-fusée RS-25 imprimé en 3D. Fabriqué dans le cadre du projet SLS (Space Launch System) en collaboration avec le constructeur de fusée Aerojet Rocketdyne, ce dernier est équipé de la plus grande pièce de moteur de fusée imprimée en 3D par l’agence spatiale américaine. Il s’agit d’un système correcteur d’effet POGO, une pièce métallique qui joue le rôle d’un amortisseur pour atténuer les vibrations provoquées par les fluctuations de poussée du moteur.

« Aerojet Rocketdyne joue un rôle essentiel dans les efforts de la nation pour élargir les frontières de l’humanité »

Réalisé au Stennis Space Center de la NASA, le test de 365 secondes (voir vidéo ci-dessous) a permis de valider l’accumulateur POGO et l’un des quatre contrôleurs du moteur RS-25. Le contrôleur est une pièce très importante, permettant d’envoyer des instructions au moteur tout en mesurant des paramètres. Rappelons que le RS-25 équipera son futur lanceur Space Lauch System, dont le but, à terme, est d’envoyer l’Homme sur Mars. « Aerojet Rocketdyne joue un rôle essentiel dans les efforts de la nation pour élargir les frontières de l’humanité », a commenté Eileen Drake, PDG et présidente d’Aerojet Rocketdyne. « Ce test est le dernier exemple de nos progrès constants, non seulement en ce qui concerne EM-2, mais aussi pour mettre le programme d’exploration de la nation sur une voie durable pour l’avenir. »

Un technicien d'Aerojet Rocketdyne inspectant un correcteur d'effet POGO imprimé en 3D sur un moteur de développement RS-25 dans les installations d'Aerojet Rocketdyne situées au Stennis Space Center de la NASA.

Un technicien d’Aerojet Rocketdyne inspectant un correcteur d’effet POGO imprimé en 3D sur un moteur de développement RS-25 dans les installations d’Aerojet Rocketdyne situées au Stennis Space Center de la NASA.(crédits photo : Aerojet Rocketdyne)

Ce nouveau test réussi souligne encore un peu plus la légitimité de la fabrication additive dans l’aérospatial et sa pertinence. En 2017, Aerojet Rocketdyne avait également testé avec succès une chambre de combustion en cuivre imprimée en 3D pour le moteur de fusée RL10. La pièce avait été fabriquée en à peine un mois contre plusieurs avec les techniques traditionnelles, réduisant au passage de 90 % le nombre de pièces. Grâce à la fabrication additive, le constructeur américain espère pouvoir réduire jusqu’à 30% les coûts de fabrication globaux du moteur RS-25.

« Nous avons terminé l’année 2017 avec un test de moteur réussi en décembre et nous maintenons cet élan en 2018. » a déclaré Dan Adamski, directeur du programme RS-25 chez Aerojet Rocketdyne. « Les tests à venir cette année continueront d’enrichir l’inventaire des contrôleurs de vol du programme et apporteront du matériel de développement supplémentaire dans le programme d’essais pour démontrer les améliorations en matière de conception, de fabrication et d’abordabilité. Notre assemblage d’accumulateurs Pogo n’est que l’un des premiers essais à être soumis à un test d’allumage. »

Le premier vol du lanceur SLS (Space Launch System) est programmé au plus tôt pour décembre 2019. La première mission consistera à placer en orbite le nouveau vaisseau spatial Orion destiné à transporter des équipages au-delà de l’orbite terrestre basse.

Alexandre Moussion