Accueil » Aéronautique et aérospatial » SpaceX : sa capsule spatiale équipée de moteurs imprimés en 3D

SpaceX : sa capsule spatiale équipée de moteurs imprimés en 3D

Superdraco

Ce 3 mars marque un véritable tournant pour Elon Musk et son entreprise spatiale SpaceX. Dans le cadre de la mission Demo-1, sa capsule Crew Dragon s’est amarrée avec succès à la station spatiale internationale. Ce vol d’essai avec pour seul passager un mannequin baptisé Ripley (en clin d’oeil au film Alien), visait à démontrer la capacité de SpaceX à emmener des astronautes vers l’ISS.

Comme à son habitude, SpaceX a pu récupérer le premier étage réutilisable de son lanceur Falcon 9 qui s’est posé sans difficulté sur Terre. Ce vol test marque aussi une étape importante pour la NASA et le gouvernement américain. Depuis la mise à la retraite de ses navettes spatiales en 2011, les Etats-Unis dépendaient des russes pour ses voyages vers l’ISS.

Conçu pour être l’un des véhicules spatiaux les plus sûrs et économiques jamais construits, Crew Dragon a déjà effectué 16 missions de réapprovisionnement matériel de la station spatiale internationale (ISS). L’engin est alimenté par des moteurs Draco, qui sont les premiers moteurs de fusée à avoir été entièrement imprimés en 3D. En utilisant l’impression 3D, SpaceX a pu réduire ses coûts et temps de production, mais aussi le gaspillage des matériaux.

Drago

Capsule Dragon (à gauche) en phase d’approche de l’ISS / Crédit : Nasa

Intérieur de la capsule Crew Dragon

Intérieur de la capsule Crew Dragon / Crédit photo Space X

Composant clef du moteur, la chambre de combustion a entièrement été fabriquée à l’aide d’une imprimante 3D métal EOS. Combinée à l’utilisation du super alliage Inconel, l’impression 3D offrirait une résistance et une ductilité supérieures aux méthodes traditionnelles.

SpaceX n’est le seul a vouloir emmener l’impression 3D dans l’espace. Son compatriote Aerojet Rocketdyne mais aussi Ariane, utilisent aussi cette technologie pour plusieurs composants de moteur. En plus de réduire le poids de la fusée, elle permet aussi d’optimiser les performances du moteur, notamment en repensant la structure des tuyères pour une meilleure éjection des gaz de propulsion.

Répartis tout autour de l’appareil, les huit moteurs Superdraco permettent aux cosmonautes de s’extraire du lanceur en cas d’accident, de faire des manoeuvres orbitales ou de freiner l’atterrissage sur Terre. D’une poussée de 6 800 kg, ces moteurs peuvent éloigner la capsule du lanceur jusqu’à 1500 mètres. Après quoi le module retombe en douceur grâce au déploiement de 4 parachutes géants. Le système peut fonctionner jusqu’à dix minutes après le décollage.

Alexandre Moussion