Usuellement appelé Škoda, le constructeur automobile Tchèque « Škoda Auto » ne se cantonne plus d’utiliser seulement l’impression 3D à des fins marketing, comme il avait pu le faire avec sa Fabia en 2015. À cette époque les adeptes de la marque low cost pouvaient personnaliser leur voiture et recevoir un exemplaire miniature imprimé en 3D. Le fabricant a révélé qu’il recourait désormais à l’impression 3D pour son prototypage, mais aussi produire son outillage, certains de ses composants et pièces de rechange. Une initiative incarnée par un projet baptisé « More flexible with 3D print farms« , qui comme son nom l’indique consiste en l’installation de plusieurs fermes d’impression 3D dans ses usines.
C’est cette capacité d’innovation qui a valu à Škoda de recevoir un prix de la Confédération de l’industrie de la République Tchèque. Son utilisation de la fabrication additive a été reconnue cette année comme l’une des cinq meilleures applications de l’industrie 4.0 du pays.
« Chez ŠKODA AUTO, nous utilisons l’impression 3D pour fabriquer des composants et des outils plus rapidement, plus efficacement et à moindre coût et utilisons de manière ciblée les technologies de l’industrie 4.0″, a déclaré Michael Oeljeklaus, membre du conseil d’administration de ŠKODA AUTO pour la production et la logistique. « C’est ainsi que nous mettons en œuvre notre programme FORCE pour l’Usine du Futur et poursuivons la digitalisation de nos sites de production. Je suis ravi que notre projet ait été reconnu comme l’une des cinq approches les plus innovantes dans le domaine de l’industrie 4.0 en République tchèque. »
L’intérêt pour Škoda de se constituer des fermes d’imprimantes 3D, c’est à dire rassembler en un seul et même endroit plusieurs imprimantes 3D, a pour but de rationaliser sa production en multipliant ses capacités d’impression. Les nombreux tests et itérations que nécessitent les années de développement d’une voiture, peuvent être optimisées grâce à l’impression 3D. En s’affranchissant de lignes de fabrication entières, des sous-traitants, et des moules coûteux prévus pour les gros volumes, non seulement Škoda peut fabriquer à la demande et dans des délais beaucoup plus courts, mais aussi réaliser des économies de coûts importantes. La même logique s’applique à l’outillage et aux gabarits du constructeur, qui peuvent être fabriqués en quelques heures seulement. L’intérêt pour l’entreprise étant d’interrompre le moins de temps possible ses chaînes d’assemblage.
L’approvisionnement plus rapide des pièces de rechange grâce à la fabrication additive, permet en outre des réparations plus rapides. En ajoutant les pièces imprimées dans une base de données, non seulement Škoda s’évite les nombreuses contraintes liées aux stocks physiques, mais peut les reproduire et les adapter à tout moment. Actuellement ce sont cinquante imprimantes 3D qui équiperaient la division Production et Logistique de ŠKODA AUTO. On apprend que ces dernières seraient reliées par un réseau dédié à un groupe de travail en charge de l’impression 3D plastique. Constituée de 10 unités, la plus grande ferme d’impression 3D est située dans l’atelier de carrosserie de l’usine principale du constructeur automobile à Mladá Boleslav.
Le constructeur tchèque aurait notamment porté son choix sur des imprimantes 3D de son compatriote Prusa, fabricant unanimement reconnu pour la qualité de ses machines FDM de bureau. On ignore en revanche si la marque à la flèche ailée exploite sa nouvelle solution « Automated Farm System » (AFS), un système de ferme automatisée qui permet de gérer et piloter ses imprimantes. Rappelons que celui-ci exploite un système « de type rack » qui permet un échange rapide d’imprimantes 3D entières. Ainsi, en cas de besoin d’entretien, il peut être facilement retiré pour réparation et être remplacé. Un bras robotique permet également d’automatiser le retrait des plateaux d’impression.