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Sinterit : le champion de l’impression 3D SLS à bas coût change de braquet

Développé par le Dr. Carl Deckard en 1986, le frittage laser a pendant longtemps été un procédé onéreux qui nécessitait des budgets très élevés de plusieurs centaines de milliers d’euros. À cette problématique s’ajoutait en outre l’encombrement important de cette technologie, incarnée par de très grosses machines difficilement adaptables aux espaces de travail. Heureusement l’expiration de l’un des principaux brevets de cette technologie en 2014 a changé la donne, entraînant rapidement l’arrivée d’une nouvelle génération d’imprimantes 3D SLS compactes et bon marché. Le précurseur de cette tendance s’appelle Sinterit, un fabricant polonais qui a commercialisé sa première machine SLS à bas coût en 2015. Proposée dans une tranche de prix comprise seulement entre 8 000 et 12 000 €, soit environ dix fois moins que l’existant, sa gamme d’imprimantes de bureau LISA l’a peu à peu imposée comme l’une des références de ce segment.

Soucieuse de développer des systèmes et matériaux toujours plus performants, la start-up a au fil des années cherché notamment à offrir un plus grand volume d’impression à ses utilisateurs. L’objectif étant – et c’est là toute la difficulté – d’élargir les possibilités d’applications de sa technologie, sans en compromettre le caractère pratique et bon marché. C’est ainsi que sa Lisa Pro, une imprimante sortie en 2018, a élevé son volume de fabrication à 150 × 200 × 260 mm, contre 150 × 200 × 150 mm pour son aînée sortie en 2015.

C’est avec cette même logique que Sinterit vient de lancer une nouvelle imprimante 3D. Conçue comme toujours dans l’optique de mieux répondre aux besoins du marché, sa dernière née dénommée NILS 480, offre un volume de fabrication nettement plus important que ses aînées, soit des pièces pouvant mesurer jusqu’à 200 × 200 × 330 mm. Une telle capacité implique bien sûr des compromis, notamment sur l’encombrement de la machine qui n’est bien sûr plus du tout celui d’une imprimante 3D de bureau, mais d’une machine industrielle. Celui-ci passe donc de 690 × 500 × 880 mm (pour 90 kg) pour la Lisa Pro, à 1200 x 1200 x 1750 et 250 kg. Quant au prix de la NIL 480, celui-ci s’élèverait à environ 80 000 €, soit malgré tout un tarif bien en deçà encore des systèmes SLS existants; vendus le plus souvent au-delà 100 000 €.

« une productivité réinventée assurant le meilleur ROI du marché »

NILS 480 de Sinterit

Sinterit revendique un retour sur investissements de sa nouvelle machine de seulement 40 jours (crédits photos Sinterit)

Pour ce prix Sinterit promet une machine résolument taillée pour la production. Le fabricant polonais va même jusqu’à revendiquer une « productivité réinventée assurant le meilleur ROI du marché ». Une vitesse d’impression plus élevée notamment de 10-14 mm/h, permettrait d’y parvenir. Imprimer une pièce aux dimensions maximales de la machine, ne prendrait qu’un peu plus d’une journée. À cela s’ajouterait un taux de réutilisation de la poudre plus important que les 50 % habituels. Il faut en effet savoir que les procédés à fusion laser sur lit de poudre n’utilisent qu’une fraction de la poudre pour la fabrication de la pièce finale. L’objet produit ne représente environ que 10% de la densité du bac rempli, soit 10 kg de matière pour produire une pièce de 1kg. Outre l’impact environnemental qui n’est pas négligeable, il y a aussi des répercussions sur les coûts de production.

Cette amélioration combinée à toutes les autres, font dire à Sinterit que le retour sur investissements de sa nouvelle machine peut être atteint en seulement 40 jours. « En prenant en compte tous ces facteurs et en ajoutant deux systèmes automatisés, nous avons obtenu une machine extraordinairement productive : la NILS 480. » Commente le fabricant Polonais. « Elle réduit les coûts par pièce, augmentant ainsi le retour sur investissement beaucoup plus rapidement que les autres imprimantes SLS du marché. »

Prenant l’exemple de 960 connecteurs fabriqués en PA12, Sinterit affirme qu’ils ne coûteraient que 0,46 € à imprimer en 3D (en 25 h), contre 1,82 € chez un fournisseur classique. Sinterit évalue à 36 576 le nombre de pièces à imprimer pour rembourser totalement le coût de sa machine. Un ROI qui s’explique également par le caractère ouvert de la NILS 480, celle-ci offrant la possibilité à ses utilisateurs d’imprimer avec des matériaux tiers et des matériaux personnalisés. Outre le fameux PA12, les poudres actuellement proposées par Sinterit comprennent notamment le Flexa Bright, un polymère flexible, et le P Polypropylene, un polymère destiné aux applications nécessitant de la résistance mécanique et chimique.

En attendant la mise sur le marché de sa dernière née prévue pour début 2022, Sinterit offre la possibilité aux intéressés de commander une boîte d’échantillons gratuite contenant deux impressions en PA12 Smooth. Des pièces plus spécifiques tels qu’un amortisseur, un dérailleur ou un modèle médical de hanche, peuvent également être imprimés pour 10 ou 15 €. Sinterit offre également la possibilité d’imprimer votre propre modèle.

Soufflet de cardan imprimé sur la NILS 480 avec le matériau Flexa Grey

Soufflet de cardan imprimé sur la NILS 480 avec le matériau Flexa Grey

 

Alexandre Moussion