Si l’impression 3D peut-être considérée comme une méthode de fabrication plus verte que les techniques classiques, notamment par sa capacité à économiser plus de matière, réduire le besoin en transport, et réaliser des pièces allégées moins gourmandes en énergie, sa consommation massive de plastique ne plaide pas en sa faveur. Conscientes de cela, de nombreuses entreprises du secteur s’emploient à développer des solutions d’impression 3D plus respectueuses de l’environnement. Cette démarche on la retrouve notamment chez Polymaker, un fabricant international de filament d’impression 3D, qui s’évertue à réduire la teneur en plastique de ses matériaux.
Pour son dernier filament PLA, « PolyTerra », l’entreprise a considérablement réduit la quantité de PLA brut en compensant celui-ci par des minéraux organiques. Car si le PLA est un produit issu de matière premières renouvelables plus respectueuses de l’environnement comparées à ceux issus de ressources fossiles, il contient un certain nombre d’additifs chimiques. Malgré une diminution de 40% de plastique par apport à une formulation classique, l’entreprise affirme avoir obtenu de bonnes propriétés mécaniques, qui seraient même légèrement supérieures au PLA classique. De plus, PolyTerra s’imprimerait exactement comme un PLA traditionnel, c’est à dire une plage de température comprise entre 190 à 230°C.
« Notre nouvelle formule utilise 40 % de PLA en moins. Cette formule permet au matériau de se composter plus rapidement que le PLA ordinaire. » Explique Polymaker. « En effet, le composé organique ajouté à la matière contient une grande quantité d’éléments naturels et n’a donc pas besoin de se « biodégrader » comme étant d’origine naturelle. »
Les quelques photos publiées par Polymaker témoignent également d’un très beau rendu de surface. La raison tiendrait selon lui de la couleur mat unique de son filament qui permettrait de masquer les stries propres au FDM, même en cas de grandes hauteurs de couche. Les makers intéressés n’auront d’ailleurs que l’embarras du choix en terme de coloris, Polymaker ayant décliné son filament dans quatre tons pastel et dix couleurs régulières, toutes inspirées de la nature.
« Nous venons d’atteindre 4,000 arbres plantés 3 jours après le lancement »
L’autre atout de ce filament résiderait dans sa facilité de post-traitement. Non seulement les supports seraient faciles à enlever, c’est à dire sans outils, mais les impressions pourraient être poncées rapidement, avec des ponceuses électriques, sans que le plastique ne se mâche ou ne se roule. La porosité de surface particulière de ce PLA offrirait également une meilleure adhérence aux peintures. Quant aux qualités de biodégradation de son filament « vert », Polymaker affirme que sa nouvelle formulation permettrait une décomposition plus rapide que le PLA pur. Un test de compostabilité (ISO 14855-1) effectué par un laboratoire indépendant, aurait démontré que PolyTerra obtiendrait une dégradation de 76,9% après 45 jours d’exposition (58 ° C ± 2 ° C / ~ 50% d’humidité).
Parce qu’une telle démarche n’aurait pas de sens si la même attention n’était pas apportée au packaging, Polymaker a travaillé dans ce sens. Bien que ses filaments soient déjà expédiés dans une boîte en carton, le plastique de la bobine est désormais remplacé par du carton. Quant aux autres déchets inutiles tels que les fiches information, elles sont disponibles en ligne.
Pour compenser les émissions carbone liées à la fabrication et l’expédition et de son filament, enfin, l’entreprise s’est engagée à planter un arbre pour chaque bobine vendue. On apprend que l’opération est réalisée en partenariat One Tree Planted, une association environnementale qui plante des arbres dans des pays du monde entier pour un dollar. Sachant qu’un arbre adulte absorberait en moyenne 22 kg de dioxyde de carbone chaque année, les 4 kg de C02 nécessaires à la fabrication d’une bobine PolyTerra seront vite compensés.
« Nous venons d’atteindre 4,000 arbres plantés 3 jours après le lancement de PolyTerra ™ PLA ! À 100,000 arbres plantés, nous ferons une belle vidéo de mise à jour sur tous les différents projets à travers le monde. » S’est félicité Polymaker sur sa page Facebook.
Dédié à un large publique, le nouveau filament de Polymaker se veut très abordable. D’ores et déjà disponible, la bobine est vendue au prix de 19,95 € le kg, diamètres 1,75 mm ou 2,85 mm.