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Orbex lève 46,4 millions de dollars pour sa fusée au moteur imprimé en 3D

2ème étage de la fusée Prime d'Orbex

2ème étage de la fusée Prime d’Orbex (crédits photo : Orbex)

La société écossaise Orbex, l’un des acteurs du spatial les plus en pointe et ambitieux dans l’utilisation de la fabrication additive, a obtenu 46,4 millions de dollars pour son cycle de financement de série C. Dirigée par un nouvel investisseur, la Scottish National Investment Bank, cette nouvelle ressource financière permettra notamment de poursuivre le développement de sa fusée Prime d’Orbex propulsée par un moteur imprimé en 3D.

Mesurant seulement 19 mètres de long, ce micro-lanceur à deux étages, a été conçu pour transporter de petits satellites ne pesant pas plus de 180 kg en orbite terrestre basse. La particularité de cette fusée tient également dans sa compatibilité avec le biopropane, un carburant renouvelable à combustion propre, permettant une réduction des émissions de CO2 de 90% par rapport aux carburants à base de kérosène.

Si tout se passe comme prévu, 10 premiers nanosatellites commandés par Astrocast SA pourraient être lancés en 2023 depuis le port spatial Space Hub Sutherland situé dans le nord de l’Écosse. Une percée remarquable pour la Grande-Bretagne, puisque pour la première fois, un satellite sera mis en orbite depuis une rampe de lancement au Royaume-Uni.

« Nous sommes ravis d’avoir clôturé ce nouveau cycle de financement« , a déclaré le PDG d’Orbex, Chris Larmour. « Orbex a fait des progrès significatifs pour arriver à ce point, avec l’invention d’une technologie révolutionnaire et innovante, le développement et les tests rapides du lanceur, l’expansion de notre empreinte de fabrication au Royaume-Uni et au Danemark, la création du Royaume-Uni le premier port spatial orbital en Écosse continentale, et la croissance du nombre de clients du Royaume-Uni, d’Europe et d’Amérique. »

« un système d’impression 3D interne à grande échelle nous donne une vitesse et une agilité bien plus grandes au fur et à mesure que nous augmentons la production »

Prototype de la fusée Prime d'Orbex

Prototype de la fusée Prime d’Orbex (crédits photo : Orbex)

Loin d’être anecdotique, le recours à la fabrication additive par Orbex porte sur les sept moteurs de son lanceur. Une voie empruntée par de nombreux acteurs de l’industrie aérospatiale, qui a permis au constructeur écossais d’imprimer ses systèmes de propulsions plus rapidement et en une seule pièce. Une technologie « game changer » dont Orbex disait déjà en 2019, qu’elle lui avait permis de diminuer le poids de son moteur de 30% et d’améliorer son efficacité de 20%.

À cette époque, la jeune pousse écossaise tirait parti d’une imprimante 3D métal SLM800 de SLM Solutions, qui disposait d’une enceinte de fabrication de 280 x 500 x 850 mm. Les moteurs étaient alors fabriqués dans un alliage de carbone et d’aluminium, des matériaux capables de résister aux pressions et aux conditions de température extrêmes des vols spatiaux. Bien que concluant, ce premier essai ne répondait pas exactement aux objectifs de cadence et de volume de construction d’Orbex. C’est pourquoi en 2021, la société avait missionné le constructeur allemand AMCM pour construire la plus grande imprimante 3D industrielle d’Europe.

Un mastotonde de 12 tonnes dont on ignore encore les capacités exactes, mais qui servira à la fabrication de trente-cinq moteurs de fusées et systèmes de turbopompe par an. Pour accueillir cette gigantesque machine, la start-up écossaise a dû ajouter plus 1 000 mètres carrés à son usine. « Bien que nos moteurs-fusées soient déjà assez matures après des années de tests, un système d’impression 3D interne à grande échelle nous donne une vitesse et une agilité bien plus grandes au fur et à mesure que nous augmentons la production. » avait déclaré le PDG d’Orbex Chris Larmour : « Cela signifie que nous pouvons continuer à itérer et à augmenter encore les performances. À plus long terme, alors que nous nous préparons à plusieurs lancements par an, il nous permettra de mieux contrôler nos coûts et notre chaîne d’approvisionnement. »

Si le nom d’AMCM ne vous dit rien, cette société se trouve être une filiale du géant allemand EOS. Depuis sa création en 2017, celle-ci s’est forgée une solide réputation dans la personnalisation des machines de sa société mère. À l’image de l’AMCM M 4K-4, une machine à 4 laser construite sur base de la plate-forme EOS M 400, l’entreprise fournit des systèmes EOS modifiés, parfaitement adaptés aux besoins des clients.

Alexandre Moussion