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Test de la M3D : une petite imprimante 3D bon marché

imprimante 3d pas chère M3D

Début 2014, une nouvelle imprimante 3D du nom de Micro 3D défrayait l’actualité. Annoncée comme l’une des moins chères du marché, cette nouvelle machine avait rencontré un vif succès sur Kickstarter en récoltant plus de 3 400 000 $ pour 11 800 contributeurs ! Derrière ce nouveau modèle compact et haut en couleur, une start-up américaine du nom de Bethesda fondée par Michael Armani et David Jones. Le projet de ces deux entrepreneurs, créer une petite imprimante 3D bon marché au look soigné. Si comme en témoignent les photos, le pari est réussi sur le plan du design et de l’encombrement, cette machine low cost posait beaucoup de questions sur ses capacités techniques et son côté pratique.

Par chance Primante 3D a pu tester la M3D grâce à Concept Store 3D, le premier distributeur à proposer cette machine en France. L’occasion d’éprouver cette nouveauté à travers différents tests d’impression, pour mettre en évidence ses points forts mais aussi ses limites.

CARACTERISTIQUES DE L’APPAREIL

Ce qui surprend le plus lorsque l’on découvre pour la première fois la M3D c’est sa légèreté. Bien que particulièrement compacte (185mm x 185mm x 185 mm) celle-ci n’affiche que 1kg à la pesée. Un poids mouche qui s’explique bien sûr par son petit gabarit mais aussi par son châssis monocoque moulé en plastique.

Deuxième particularité de la M3D, la bobine de filament (1,75mm) qui s’installe sous le plateau. Un plus non négligeable, aussi bien en termes d’esthétisme que d’encombrement. Pour les utilisateurs qui souhaitent utiliser des bobines génériques (donc plus grosses), on trouve différents supports à imprimer sur Thingiverse que l’on peut clipser sur l’imprimante. Plus artisanal (voir photo), une simple bouteille en verre fait aussi très bien l’affaire.

Côté volume de fabrication il est proportionnel au gabarit de l’imprimante donc assez limité : 109 x 113 x 116 mm. La M3D étant ouverte et dépourvue de plateau chauffant, le PLA est donc à privilégier par apport à l’ABS. Fort de ce constat, un maker a d’ailleurs lancé une levée de fond sur Kickstarter, pour financer un lit chauffant et un système de fermeture.

capture M3D

Le logiciel propriétaire de la M3D est minimaliste et facile à utiliser. L’utilisateur a le choix entre 4 niveaux de finitions : Ultra quality (50 microns), Hight (100 microns) Medium (200 microns) et Low. (300 microns), ainsi que 5 niveaux de remplissage (Fill density) : Parois fines (1 ou 2 épaisseurs de parois), épaisses, moyennement épaisses et très épaisses. D’autres options permettent de rajouter des rafts ou des supports selon la nature de l’objet à imprimer. Pour les utilisateurs plus chevronnés, souhaitant par exemple modifier la vitesse d’impression ou la température d’extrusion, il est possible d’importer son G code dans le logiciel.

TESTS D’IMPRESSION

Comme de coutume, l’imprimante a d’abord été soumise au fameux Torture test, modèle regroupant toutes les formes géométriques possibles. Comme en témoigne la photo, la M3D s’en sort honorablement. Un peu de stringing (fil très fin laissé par la buse pendant son déplacement) et quelques petits défauts de remplissage mais le résultat est correct. Le Torture test a néanmoins révélé le principal défaut de cette imprimante 3D à savoir sa vitesse d’impression. Il a fallu exactement 10 h et 35 min pour imprimer la pièce, avec un paramétrage à 200 microns et un remplissage moyen. A titre de comparaison, l’Ultimaker 2 avait mis à peine 2 h dans un test précédent.

A gauche pièce imprimée à 200 microns, à droite 50 microns

Pour le 2ème test, le choix s’est porté sur un modèle représentant un hibou. Une première pièce a été imprimée avec un paramétrage à 200 microns (Medium Quality) puis une 2ème à 50 microns (Ultra Quality). Si au vu du 1er test on pouvait craindre le résultat, la qualité d’impression est au rendez-vous. Difficile par contre de comparer les deux qualités d’impression. La différence n’est pas flagrante. Pour l’impression à 50 microns, le résultat est plus propre sur les yeux et les griffes, mais étonnement de moins bonne qualité sur les aigrettes où l’on remarque quelques bavures. Sans doute une question de réglage sur la température d’extrusion.

Pour le dernier test, une rose a été imprimée sur un filament PLA magenta NEOFIL3D. Au vu de la difficulté du modèle, la M3D s’en sort très bien avec une qualité d’impression vraiment très correcte. Le seul bémol vient une nouvelle fois de la vitesse d’impression. En effet, malgré un réglage à 50 microns, il aura quand même fallu 18 h et 42 min pour imprimer la pièce.

CONCLUSION

étoiles(Note : 3/5)

points forts M3D

Si son caractère très bon marché pouvait faire craindre le pire, la M3D est plutôt une bonne surprise. Avec son petit gabarit et ses couleurs acidulées, ce modèle incarne parfaitement l’imprimante 3D de bureau familiale. Les deux points forts de cette machine résident dans son côté plug and play et son faible encombrement. Simple d’utilisation et dotée d’une qualité d’impression très correcte, la M3D est un bon moyen de s’initier à l’impression 3D à moindres frais.

Sa faible vitesse d’impression et son petit volume de construction sont ses principaux défauts. Si certaines imprimantes 3D personnelles peuvent être utilisées dans un cadre professionnel (pour du prototypage par ex), la M3D se destine davantage à une utilisation « récréative » et découverte.

Jusqu’à présent dans cette gamme de prix (- de 500 €), on avait surtout des imprimantes 3D de type RepRap. Des machines certes très fonctionnelles mais pas toujours très sexy. Avec son look coloré et minimaliste (déclinée dans 5 couleurs : noir, argent, bleu, vert, orange), la M3D propose donc une alternative intéressante au grand public.

  • La M3D est désormais disponible ICI pour 549 €. ( 5 couleurs : blanc, noir, rouge, bleu et vert). Le PLA Magenta utilisée pour la rose est à 26,90 € TTC sur Makershop.

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Alexandre Moussion