En novembre dernier, un nouveau produit de finition pour l’impression 3D dénommé XTC-3D pointait le bout de son pinceau sur le marché. Selon son fabricant, l’américain Smooth-On, cette résine liquide serait capable d’atténuer les imperfections des pièces imprimées en 3D. Quelques applications suffiraient pour obtenir une surface lisse et brillante. Curieux de découvrir cette nouvelle solution de post-traitement pleine de promesses, PRIMANTE 3D a contacté le distributeur officiel français de l’XTC-3D : Creation silicone.com. Du déballage au séchage découvrez le test de ce nouveau produit de lissage.
Déballage et notice du produit
Première étape du test, le déballage… Comme en témoignent les photos, il s’agit en l’occurrence du conditionnement 180g (également disponible en 640 g). A l’ouverture, le pack se compose de plusieurs éléments :
– 4 notices en anglais : 1 mode d’emploi et 3 fiches de sécurité
– 2 flacons : 1 flacon A de 132 ml et un flacon B plus petit de 56 ml
– 2 bâtonnets en bois pour mélanger
– 1 pinceau en mousse pour appliquer le produit
– 1 doseur en plastique gradué en ML, TBS (mesure anglaise) et OZ (mesure américaine)
Après avoir lu pour vous les nombreuses notices et fait le tri dans la masse d’informations fournie, voici ce que l’on peut retenir… Tout d’abord la présentation du produit :
« XTC-3D® est un revêtement protecteur pour le lissage et la finition de pièces 3D imprimées. Deux liquides sont mélangés ensemble et appliqués au pinceau sur toute la pièce. Le revêtement appliqué nivelle alors uniformément sans laisser de traces de pinceau. Le temps de travail est de 10 minutes et le temps de séchage est d’environ 4 heures (varie en fonction de la température). XTC-3D® durcit pour donner un revêtement résistant qui peut être poncé et peint. L’ajout de couleurs métallisées est possible.
Peu coûteux à utiliser: 1 oz (29 ml) couvre plus de 650 cm2 pour une épaisseur de couche de 0,04cm
90% de temps de travail en moins ! XTC-3D® remplit les stries engendrées par l’impression 3D et créé une finition lisse et brillante. Les besoins en finition sont alors presque superflus.
XTC-3D® peut être appliquée sur des copies imprimées via les procédés SLA et SLS. Il fonctionne avec les matériaux PLA, ABS, Laywoo, les pièces issues de procédé d’impression à poudre et autres supports rigides. Il peut également être utilisé pour revêtir l’EPS, l’EPDM et de la mousse d’uréthane, ainsi que le bois, le plâtre, tissu, carton et du papier.
XTC-3D® ne contient ni phtalates, phosphates ou autres COV. »
Sécurité et précautions d’emploi
Concernant les fiches de sécurité, on retrouve tout le blabla habituel à savoir : la composition chimique, les mesures à prendre en cas d’accident, le transport, le stockage et autres précautions d’usage… Bref une longue litanie, dont la principale chose à retenir est que nous avons à faire à un produit corrosif et toxique. De ce fait les manches longues, le port des gants et des lunettes sont indiqués afin de protéger sa peau et ses yeux.
Pour éviter de respirer les vapeurs, le produit doit s’appliquer dans une pièce aérée à une température optimale de 23°C, idem pour le stockage des flacons. De ce fait le port du masque est lui aussi recommandé par le fabricant…
Il est également déconseillé de mélanger les composants dans un verre ou dans un gobelet en plastique car le produit génère de la chaleur et pourrait les faire fondre. Concernant les mesures de sécurité, il convient de se protéger un minimum en mettant des gants et aérant la pièce au maximum. (idéalement utiliser une hotte)
Deuxième étape, je me suis donc muni de gants pour mélanger les solutions des 2 flacons. Les proportions sont 2 mesures du flacon A pour 1 mesure du flacon B. Etant donné la taille de ma pièce (environ 15cm2) j’ai donc opté pour 1 ml du A pour 0,5 ml du B. Après avoir bien mélangé (1 minute) les deux réactifs en raclant bien les bords, on obtient une pâte liquide transparente.
Etonnamment le mélange est presque inodore, il faut vraiment coller son nez au dessus pour sentir ce qui pourrait se rapprocher de la fameuse colle Cléopâtre de notre enfance. Pour autant même si la préparation sent très peu, cela n’empêche pas les émanations. Veillez donc à ce que votre pièce soit bien aérée, idéalement faites ça sous une hotte.
Application de la résine
La pièce que j’ai choisie pour ce premier test, est un crocodile (fichier disponible ici), imprimé sur un PLA orange 3mm de la marque ESUN, en couche de 0.2 mm. Cette pièce a été imprimée sur une Stream 20, une imprimante 3D française que l’on doit au niçois Volumic. J’ai opté pour cet objet, car les fameuses stries, stigmates propres au FDM y étaient particulièrement prononcés. A l’aide du pinceau en mousse j’ai donc appliqué la résine en prenant bien soin d’enduire uniformément la pièce et dans ses moindres recoins. A ce propos, le pinceau qui est procuré n’est pas très adéquat.
Si celui-ci permet d’appliquer efficacement le produit, pourtant il ne permet pas d’aller partout, en l’occurrence l’intérieur de la gueule du crocodile… A la place, je conseillerai donc d’utiliser plutôt un pinceau à poil qui pourra se faufiler partout. Après renseignement auprès du fabricant, je précise qu’il n’existe pas de produit à même de dissoudre cette résine ou assez économique pour justifier ce genre d’investissement. De ce fait votre pinceau devra être considéré comme un consommable et jeté après utilisation.
Une fois l’opération effectuée, comme prévu il aura fallu 4h (pour une t° ambiante de 19 degré) pour que le produit sèche complément. Comme conseillé dans la notice et pour un meilleur résultat, j’ai appliqué une 2ème couche (cette fois avec un pinceau à poil car plus pratique) pour d’obtenir un aspect plus lisse encore.
Résultats du test du produit
Comme en témoignent les photos comparatives, le résultat est vraiment satisfaisant. On obtient une belle finition, un aspect à la fois lisse et brillant… La résine remplie bien les stries et comme promis sans aucune trace de pinceau. Si l’aspect brillant renforce un peu la couleur, pour ma part je le trouve un peu trop prononcé. De ce fait j’ai poncé ma pièce avec une toile 400 pour obtenir un effet plus mat, à mon sens plus joli et plus naturel.
Autre petit bémol le temps de séchage un peu long… On peut néanmoins y remédier en élevant sérieusement la température ambiante si tant est qu’on puisse consacrer une pièce à l’opération… (évitant ainsi de transformer une pièce de vie en sauna^^ et d’éviter les émanations. )
Conclusion
Convaincu par l’efficacité du produit donc, mais à titre personnel je ne l’utiliserai pas pour toutes mes impressions. Je trouve en effet que ces stries et cet aspect brut qui caractérisent si bien le FDM a aussi son charme… Des stigmates propres à ce procédé qui permettent justement de différencier les objets imprimés en 3D des autres. Sur ce point, c’est vraiment une affaire de goût… Par ailleurs on trouve déjà dans le commerce, des résines époxy comparables à même d’obtenir ce genre de finition. Je n’ai pas encore eu l’occasion de tester ces produits mais il serait intéressant de comparer avec l’XTC-3D…
Un premier avis positif donc qui j’espère se confirmera lors mes prochains tests que j’effectuerai sur de plus grosses pièces et des filaments exotiques. Outre la capacité de l’XTC-3D à niveler les petites imperfections, son pouvoir couvrant lui confère je trouve un bon rapport qualité prix.
- XTC-3D est disponible sur creation-silicone.com à partir de 20,65 € les 180 g. Il existe d’autres solutions similaires telles que la résine Epoxy vendue environ 18 € les 125 ml.
- (Matériel supplémentaire à prévoir : papier aluminium, pinceau plat à poil, gants à usage unique et éventuellement toile de ponçage soit au total 12 € environ)
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