A l’image des autres équipementiers sportifs que sont Adidas, Nike ou encore New Balance, l’américain Reebok a succombé lui aussi aux sirènes de l’impression 3D en plaçant cette technologie au cœur de son innovation. Dans un marché hyper concurrentiel où la capacité à innover sur les outils de production constitue un des enjeux majeurs, la filiale du groupe allemand Adidas a fait le pari de l’impression 3D pour sa nouvelle paire de chaussure Liquid Speed.
S’affranchissant des méthodes traditionnelles trop coûteuses à partir de moules, Reebok a collaboré avec le géant de la chimie BASF pour développer un procédé d’impression 3D liquide baptisé Liquid Factory.
A l’aide d’un bras robotique équipé d’une tête d’impression, un matériau spécial à base de polyuréthane est déposé sur une plaque. Une fois la matière durcit, celle-ci forme une couche absorbante placée autour de la chaussure, permettant non seulement de maintenir le pied mais aussi d’amortir les chocs pendant la course. « Les lacets et la semelle semblent ne faire qu’un, afin d’améliorer les sensations lorsque que l’on court pour l’ensemble du pied. » Explique Reebok.
« nous voulions changer fondamentalement la façon dont les chaussures sont faites »
« La fabrication de chaussures n’a pas changé de façon spectaculaire durant ces 30 dernières années… » A déclaré Bill McInnis, ancien ingénieur de la NASA et aujourd’hui responsable du pôle innovation de Reebok aux Etats-Unis. « Chaque chaussure de chaque marque est créée en utilisant des moules : un processus de longue haleine et coûteux. Avec Liquid Factory, nous voulions changer fondamentalement la façon dont les chaussures sont faites. Cela ouvre de nouvelles possibilités pour la marque, à la fois pour ce que nous pouvons créer, et la rapidité avec laquelle nous pouvons créer. Nous pouvons penser et personnaliser les chaussures en temps réel, parce que nous n’utilisons pas de moules. Nous programmons simplement une machine. »
La première version des Liquid Speed a été produite en toute petite série, soit en tout 300 paires vendues 189,50 € aux USA. La partie imprimée de la chaussure a été fabriquée aux Etats-Unis, à Wixom dans le Michigan. Sans préciser pour le moment ses ambitions en terme de volume, Reebok compte ouvrir un petit site d’impression 3D avec le groupe AF au premier trimestre 2017.
Construit aux Etats-Unis, à Lincoln dans l’état de Rhode Island, ce nouveau site de production équipée de la technologie Liquid Factory, constituerait une première pour la marque américaine qui jusqu’alors produisait toutes ses chaussures en Asie. « Une manière de réduire les coûts de transport en relocalisant la production, pour à plus long terme produire des produits à des prix comparables aux produits actuels en utilisant l’impression 3D« , Explique Bill McInnis.
*tous le crédits photo : Reebok