
(crédits photo : Benjamin Hofer)
Les records sont faits, dit-on, pour être battus. Celui de « La Tour », une structure en béton culminant à 14,21 mètres et signée par notre champion français de l’impression 3D Constructions-3D, vient d’être surpassé par un nouveau bâtiment construit en Suisse.
Il y a quelques jours, le paisible village de Mulegns, niché dans le canton des Grisons et comptant à peine 12 âmes, s’est retrouvé sous les projecteurs du monde entier à l’occasion de l’inauguration de la « Tour Blanche », une impressionnante structure imprimée en 3D de 30 mètres de haut.
Né d’une collaboration de 7 ans entre l’institution culturelle Nova Fundaziun Origen et l’ETH Zurich, cet élégant bâtiment de 9 m de diamètre et 32 colonnes, est revendiqué comme étant à ce jour le plus haut au monde imprimé en 3D. À chacun de ses quatre étages, on retrouve huit colonnes doubles et quadruples, entièrement fabriquées par impression 3D, le tout relié par un escalier central en colimaçon menant jusqu’à la coupole.
« La plus haute tour imprimée en 3D du monde – connue sous le nom de Tor Alva (qui signifie « Tour blanche » en romanche) – a été inaugurée à Mulegns. Tor Alva montre comment les techniques de construction numériques peuvent être utilisées pour construire des structures porteuses sans coffrage » a commenté Benjamin Dillenburger Professeur en technologies numériques de la construction à l’ETH Zurich. « Le bâtiment est une initiative de la fondation culturelle Origen (Nova Fundaziun Origen) en collaboration avec l’ETH Zurich, et est conçu pour servir de centre culturel et donner vie à un village menacé par le dépeuplement. »
« La Tour blanche n’est pas seulement une réalisation technique : elle inspire le monde de la construction, encourage une action durable, promeut un tourisme durable »

(crédits : capture vidéo Digital Building Technologies)
Unique par sa complexité de forme, ce bâtiment illustre à merveille la manière dont l’impression 3D peut aider à pallier aux limites de techniques de construction traditionnelles, en lui apportant une plus grande liberté de conception, combinée à des économies de temps, de coûts et matériaux.
Sur le processus de fabrication additive employé, sans surprise, au vu de la forme et la hauteur du bâtiment, il s’agit de systèmes à bras robotique. Tandis que l’un est chargé de superposer des couches de béton, l’autre est utilisé pour insérer des armatures.
Au total, ce sont pas moins de 124 éléments qui ont été imprimés hors site sur une durée de 900 heures. Les différents étages ont été érigés progressivement à partir de 2024, jusqu’à ce que la coupole vienne couronner l’édifice en avril 2025.
Au-delà de la démonstration technique, la Tour abritera également un espace visant à proposer au public différentes activités culturelles. « L’interaction entre la technologie numérique, l’artisanat expérimenté, la pertinence culturelle et historique et la recherche de formes artistiques m’a fasciné. » a déclaré Le président de l’ETH Joël Mesot, avant de conclure : « La Tour blanche n’est pas seulement une réalisation technique : elle inspire le monde de la construction, encourage une action durable, promeut un tourisme durable, crée un nouvel espace culturel et aide un village en voie de disparition à survivre. C’est formidable. »
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