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Un enfant reçoit une oreille imprimée en 3D bluffante de réalisme

Parmi les applications les plus impressionnantes et prometteuses de l’impression 3D, il y a la fabrication de prothèses reconstructrices, à fortiori lorsque celles-ci se destinent au visage. Il est en effet possible d’imprimer des modèles sur-mesure parfaitement adaptés à la morphologie du patient et à sa couleur de peau. De plus en plus prisée par les épithésistes, l’impression 3D permet de reconstruire des nez, des crânes ou des pommettes, redonnant ainsi un visage plus humain aux patients. Le dernier exemple en date s’appelle Kai Sherwood.

Un petit garçon âgé de 4 ans atteint de deux anomalies congénitales, à savoir l’atrésie et la microtie se traduisant par l’absence de développement du conduit auditif externe.

Il y a deux ans cet orphelin chinois né sans oreille droite, a été adopté par les Sherwood, une famille américaine qui a fait fi de son infirmité et de sa différence. « Il a été trouvé sur le bord de la route, selon les médecins il était âgé de deux jours seulement« . A déclaré Hansi Sherwood, la mère de Kai. « Si nous ne l’avions pas adopté il aurait passé son enfance dans un orphelinat« .

Une oreille droite sur mesure, à la bonne forme et à la bonne taille.

Pour le petit Kai, son deuxième salut viendra de Paul Tanner, un épithétiste travaillant pour le Département Prothèses de l’institut Huntsman Cancer de l’Université de l’Utah. Il y a 4 ans, celui-ci s’était déjà illustré avec un autre petit garçon du nom de Tai Medina, en lui fabricant une prothèse d’oreille. Fort de ce premier succès, Paul Tanner a pu reproduire cette prouesse avec Kai Sherwood. De la même manière, celui-ci a donc scanné l’oreille gauche du petit garçon, de façon à pouvoir modéliser à partir de celle-ci une oreille droite sur mesure, à la bonne forme et à la bonne taille.

On apprend que l’imprimante 3D qui a été utilisée pour imprimer la pièce est une Projet 160. Il s’agit d’un système exploitant la technologie CJP (ColorJet Printing) qui consiste à agglomérer de la poudre de polymère avec de fines gouttes de glu. L’oreille imprimée a servi de moule pour créer la prothèse finale, fabriquée elle à partir d’un silicone biocompatible, puis peinte avec une tonalité de peau identique à celle de Kai. Pour finir la prothèse a été posée directement à l’aide d’une colle médicale.

Comme en témoigne les photos le résultat est plus que probant, une prothèse quasi indifférenciable de la vraie… Grâce à sa nouvelle oreille le petit Kai a pu faire sa rentrée à la maternelle en toute sérénité, sans que les autres enfants ne se moquent de son infirmité ou du bandeau qui lui permettait de porter ses lunettes. Etant donné son jeune âge, de nouvelles prothèses devront être fabriquées au fur et à mesure de sa croissance.

  • La Projet 160 que l’on doit au fabricant 3D Systems coûte environ 20 000 €.
Alexandre Moussion