Par sa capacité à générer des formes très complexes, la fabrication additive permet des améliorations de gestion thermique et de circulation des fluides dans divers équipements du secteur de l’énergie. Cela concerne des composants tels que les turbines, les vannes et un tas d’autres composants dans les domaines pétrolier, gazier, solaire, éolien…
Aux Etats-Unis, Hyliion Holdings Corp, un développeur de technologies de production d’électricité durable basé au Texas, a annoncé avoir commencé à imprimer des pièces pour sa conception destinée à la production de son générateur KARNO (BETA).
Lors d’un récent essai réalisé en décembre, l’entreprise avait démontré comment son réacteur parvenait à utiliser efficacement du gaz brut, non traité, pour atteindre les niveaux de chaleur nécessaires à la production d’électricité, tout en maintenant un profil d’émissions très faible. Historiquement, les installations pétrolières et gazières rejettent ou brûlent le gaz excédentaire ou inutilisable ; cependant, le générateur KARNO devrait permettre d’utiliser ce gaz pour produire de l’électricité.
Hyliion explique qu’en convertissant ce gaz non traité en électricité, le générateur KARNO peut offrir un double avantage : réduire de manière significative les émissions par rapport aux processus de torchage standard et générer un sous-produit de revenu précieux pour les sites. Le générateur KARNO devrait également être utilisé dans les installations pétrolières et gazières pour alimenter l’équipement sur place et remplacer les générateurs conventionnels. Par rapport aux moteurs à combustion actuels, Hyliion affirme qu’il devrait offrir une réduction significative du bruit, des vibrations, des pièces mobiles et de la maintenance.
« Hyliion a terminé la conception des principaux composants de la version BETA du générateur KARNO et qu’elle est maintenant prête pour la validation finale. »
Hyliion exploite la fabrication additive pour la production de bon nombre de ses composants, y compris tous les échangeurs de chaleur et systèmes thermodynamiques critiques. Elle lui permet d’améliorer non seulement la précision et la qualité de ces composants, mais contribue également à l’amélioration globale de l’efficacité du générateur.
Si on prête attention à la photo publiée par Hyliion sur la technologie employée par celle-ci pour imprimer les pièces de son générateur, on reconnait la M2 Cusing. Pour ceux qui l’ignorent, il s’agit du système phare du fabricant Concept Laser – GE Additive. Tirant parti d’un procédé à fusion laser sur lit de poudre, cette imprimante 3D métal industrielle à la particularité d’être dotée de deux lasers fibre de 200 ou 400 qui permettent de travailler en simultanée sur toute la surface du plateau d’impression. Son volume de fabrication de 250 x 250 x 350 mm permet la production de pièces de petite à moyenne taille, dans des conditions de production en série.
« Cette réalisation importante montre qu’Hyliion a terminé la conception des principaux composants de la version BETA du générateur KARNO et qu’elle est maintenant prête pour la validation finale. » a déclaré Thomas Healy, fondateur et PDG d’Hyliion. « Nous sommes ravis de commencer à imprimer la conception destinée à la production du générateur KARNO, qui représente une autre étape majeure sur notre chemin vers le déploiement de cette technologie auprès des clients. Les premières unités BETA de 200 kW fonctionneront dans notre installation de développement de Cincinnati, Ohio, afin de confirmer les niveaux d’efficacité supérieurs, les émissions ultra-faibles et la longue durée de fonctionnement entre les maintenances. »
Tout au long de 2024, Hyliion terminera les tests et la vérification du générateur BETA afin de préparer les déploiements initiaux auprès des premiers utilisateurs de la technologie plus tard cette année. Hyliion continuera d’améliorer la conception du système et de tirer parti des capacités flexibles de la fabrication additive. Hyliion se dit bien placé pour atteindre les étapes précédemment définies pour l’achèvement du développement de la BETA d’ici le premier semestre 2024.