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L’impression 3D pour fabriquer des pièces d’utilisation finale pour des machines agricoles

boitier de commande imprimée en 3D

Les progrès réalisés par la fabrication additive, tant sur la partie matériel que logiciel, ont peu à peu fini par la libérer du prototypage pour en faire un procédé industriel à part entière. De seulement 17 % en 2015, la production de pièces finies par impression 3D représenterait aujourd’hui environ 50 % des cas d’application. Cette évolution concerne un grand nombre de secteurs, y compris l’automobile. En Turquie, Hidromek, un fabricant spécialisé dans les engins de chantier et de machines agricoles, a récemment révélé comment il tirait parti de l’impression 3D pour produire certaines pièces d’utilisation finale de ses véhicules.

L’entreprise utiliserait pour se faire une imprimante 3D professionnelle de type FFF (dépôt de matière fondue) appelée LOOP PRO. Fabriquée par son compatriote Teknodizayn, cette machine caractérisée par un généreux volume de construction (500 x 350 x 500 mm), lui permet de fabriquer de grandes pièces entièrement fonctionnelles, et sans que cela nécessite un post-traitement important. Hidromek explique que la diminution du temps passé en post-traitement a permis de réduire les coûts de fabrication de chaque partie d’utilisation finale dans ses véhicules.

« La qualité de la surface est excellente », a déclaré Hakan Telışık, responsable du studio de conception Hidromek à propos des avantages des pièces imprimées en 3D sur la LOOP PRO. « Les pièces sont très rigides et fonctionnelles; ils sont utilisables sans ou avec un post-traitement mineur. »

imprimante 3D Loop Pro

Peu connu en dehors de ses frontières, Teknodizayn possède plus de 10 ans d’expérience en impression 3D. Après des premiers pas en tant que revendeur pour un certain nombre de fabricants d’imprimantes 3D et de scanners 3D (UnionTech, HP, d’Artec…), l’entreprise turque a fini par développer sa propre machine. Officialisée lors du dernier Formnext, son imprimante LOOP Pro peut prendre en charge une large gamme de matériaux industriels haut de gamme tels que Nylon, le Nylon renforcé en fibre de carbone ou fibre de verre, PSU, le PPSU, ou encore l’ASA.

S’agissant d’une machine à matériaux ouverts, l’utilisateur est libre d’utiliser n’importe quel filament, dans la limite bien sûr des profils d’impression disponibles. Sur ce point, la société Teknodizayn 3D déclare avoir pris des dispositions pour que les opérateurs leur soumettent des profils pour d’autres matériaux. Lorsqu’ils sont testés avec succès, ils sont ajoutés au cloud de manière à ce que d’autres puissent les utiliser. Conforme à son statut d’imprimante professionnelle, la LOOP PRO est équipée d’un plaque de construction flexible qui permet un retrait rapide et facile des impressions. Une chambre fermée et chauffée permet d’assurer les impressions des filaments les plus techniques sujets au warping.

Le siège social de la marque LOOP 3D à Ankara est entouré de professionnels de différents secteurs industriels qui sont naturellement devenus ses clients et bêta-testeurs. C’est dans ce contexte qu’est née la collaboration avec Hidromek. L’imprimante LOOP Pro a été employée pour différentes pièces d’utilisation finale, parmi lesquelles un boîtier de commande de machine agricole. L’objectif était de trouver une solution qui accélérerait le processus de création de pièces et générerait des économies pour investir dans de nouveaux développements.

« Le résultat net est que le client peut acheter une imprimante 3D de 20 000 € qui dépasse les performances d’une imprimante de 200 000 € »

impression de boitiers de commande

Boitier de commande imprimé en fibres de verre sur l’imprimante 3D LOOP PRO

Hidromek utilise actuellement les imprimantes 3D de trois manières : pour le prototypage, pour les pièces fonctionnelles finales en petites série, et pour la réalisation de maître modèle pour le moulage de silicone. L’entreprise explique que l’impression 3D a permis de réduire considérablement le temps et les coûts de production ; jusqu’à 80% par pièce. Sur le matériau utilisé, on apprend que le boitier de commande a été imprimé à partir d’un filament gris composite chargé en fibres de verre. Le coût d’impression avoisinerait les 54 $ par unité.

L’imprimante 3D LOOP PRO équipe également des entreprises dans le domaine de l’aéronautique, comme Lapis Aerospace. Spécialisée dans la recherche et le développement dans le domaine des drones et des UAV (véhicules aériens sans pilote), elle utilise la technologie de Teknodizayn pour fabriquer des prototypes fonctionnels difficiles à réaliser avec le moulage par injection. Au-delà du prototypage, Lapis Aerospace prévoit d’utiliser les imprimantes LOOP PRO 3D pour la production en plus grande série de pièces stratégiques, en utilisant plusieurs machines. L’entreprise pourra s’appuyer sur 3DPrinterOS, le logiciel de la LOOP PRO, qui permet de relier différentes imprimantes 3D en réseau pour coordonner toutes les impressions et augmenter la productivité.

« Nous sommes ravis de soutenir des fabricants comme Loop 3D pour atteindre le marché plus rapidement en réduisant leur temps de R&D. Le résultat net est que le client peut acheter une imprimante 3D de 20 000 € qui dépasse les performances d’une imprimante de 200 000 €. Cela signifie que les clients peuvent acheter 10 fois plus d’imprimantes au même prix et commencer une production bas de gamme à une échelle et une qualité incroyables », a déclaré John Dogru, fondateur de 3DPrinterOS.

plaque d'impression 3D

Alexandre Moussion