Comme tant d’autres secteurs, dans l’aéronautique, l’impression 3D regorge d’applications dont on ne mesure pas encore totalement l’ampleur. Les cas les plus spectaculaires telle que la réalisation de fusées ou de moteurs d’avions, cohabitent avec d’autres cas d’utilisations plus discrets, mais qui apportent des progrès tout aussi réels pour les entreprises concernées.
Ce n’est pas la « Drone Bird Company » qui dira le contraire. Basée aux Pays-Bas, cette société spécialisée dans les drones-oiseaux, s’est faite de l’impression 3D un allier précieux pour optimiser la production de ses aéronefs ainsi que leurs performances. Si vous ne ne connaissez pas les « drones-oiseaux » ; comme son nom l’indique ce type de petit aéronef sans équipage dits « biomimétiques », se distingue par son apparence visant à imiter plus ou moins fidèlement celle de vrais oiseaux, mais aussi leurs vols.
Cette catégorie de drone « bio-inspirée » trouve de nombreuses applications. La première étant liée au secteur de la défense qui utilise ses faux oiseaux pour récolter de manière plus discrète et silencieuse des renseignements sur des zones sensibles. Les secteurs de l’agriculture et de l’aéroportuaire y ont également recours pour effrayer des oiseaux nuisibles. Pour ce faire, le drone simule l’apparence et les mouvements d’un prédateur naturel, tel qu’un faucon ou un aigle. Des récoltes peuvent être ainsi sauvées et des graves accidents aériens évités.
Enfin, le dernier cas d’utilisation le plus récent concerne les éoliennes. Ces dernières sont parfois équipées de systèmes de détection qui visent à empêcher les collisions avec des oiseaux ou des chauves-souris. Ce type de drone permet donc de vérifier qu’il fonctionne correctement.
« Cela nous donne pas mal d’avantages comme un délai de livraison beaucoup plus rapide, mais aussi des coûts moindres »
Dans le cas présent, The Drone Bird Compagny s’appuie sur l’impression 3D SLS (frittage laser sur lit de poudre), qui lui sert à imprimer certaines des pièces de ses drones. Sont plus exactement concernées le châssis, ainsi que les « cover flaps » qui permettent de protéger les composants internes du drone tels que la carte de circuit imprimée, la batterie et les moteurs.
L’entreprise explique qu’initialement, ses drones étaient fabriqués à la main avec de la fibre de verre et de la résine époxy. Un travail particulièrement long et fastidieux, plus difficile à rentabiliser. C’est pourquoi, pour optimiser sa production, The Drone Bird Compagny s’est attaché les services d’un prestataire spécialisé dans l’impression 3D appelé Parts on Demand.
Les échanges nourris entre les deux partenaires ont fini par désigner le PA 640 GSL comme le matériau le plus approprié à la fabrication de ses drones. Développé par Advanced Laser Materials (ALM), une filiale d’EOS, ce matériau à base de fibres de carbone et de fibres de verre PA 12, offre une résistance et une rigidité exceptionnelles, une stabilité thermique élevée, ainsi qu’une très bonne qualité de finition et flottabilité.
L’entreprise ajoute que les pièces imprimées avec ce matériau, non seulement résistent encore mieux aux intempéries, mais sont également moins chers à fabriquer étant donné qu’elles nécessitent moins de matériau pour leur construction (environ – 10 %). Sans surprise, le CEO de la société Jan Willem van den Eijkel, loue également les avantages de l’impression 3D en termes d’agilité et de réduction des délais de fabrication : « Cela nous donne pas mal d’avantages comme un délai de livraison beaucoup plus rapide, mais aussi des coûts moindres. Nous pouvons maintenant vraiment être pionniers avec les matériaux, les formes et les épaisseurs de paroi, par exemple, car nous pouvons changer les conceptions beaucoup plus rapidement, et ainsi vous pouvez continuer à vous développer plus rapidement. Et ainsi nous pouvons répondre plus rapidement à des questions et applications spécifiques. Et cela rend une personne heureuse ! »
Se présentant sous la forme d’une poudre, l’ALM PA 640-GSL va de pair avec l’utilisation d’une imprimante 3D de type SLS, plus exactement le modèle EOS P 396 d’EOS. Par l’intégration de composants beaucoup plus légers, l’impression 3D permet en outre la réalisation de design bio-inspirés plus performants. Le drone bénéficie de capacités améliorées, notamment sur le plan des manœuvres acrobatiques pour réaliser des plongées, des retournements et des virages serrés.